Tix
★★★★☆
Italie – 2015
VO: Anna
Édition: Grasset – 2016 – 320 pages
L’univers est édifié avec beaucoup de symbolique. Prononcer le nom du virus mortel fait déjà frémir : la « Rouge ». Le virus semble toucher tout le monde ayant passé la puberté. Un moyen de représenter l’appréhension du passage à l’âge adulte. La crainte de ces transformations physiques et physiologiques contraste avec le comportement de ces enfants déjà adultes depuis longtemps.
La construction du roman est minutieuse, en trois parties. Niccolò Ammaniti entreprend dans un premier temps de nous familiariser à une routine de vie: des habitudes, des rituels, mais aussi des dangers assez familiers comme une meute de chiens affamés. Brutalement, ce confort précaire est rompu, Anna doit abandonner sa maison. De plus, il paraît que des chercheurs ont trouvé un vaccin. L’histoire se mue alors en un road-trip à travers une Sicile dévastée, et l’auteur développe ainsi le vrai danger de la situation : la nature humaine.
Niccolò Ammaniti s’applique à imaginer le comportement de ces enfants. Solitaires ou en société, aidants ou mal-intentionnés, ces enfants appréhendent cette nouvelle vie avec une portée philosophique qui rappellera évidemment Sa majesté des mouches. Initiatique, le voyage d’Anna la fera se confronter à l’horreur, à la mort, et à ses souvenirs, mais sera ponctué de moment de légèreté, pour finir, peut-être, sur une note d’espoir.