Pour le second diptyque de cette saga imaginée par Xavier Dorison et dessinée par Ralph Meyer, on retrouve non seulement notre ami fossoyeur flanqué de son vautour domestiqué, mais également la belle gouvernante Rose Prairie et la domestique asiatique Madame Lin. Les deux accompagnent dorénavant notre croque-mort et apportent une touche féminine particulièrement bienvenue.
Si le fait de devoir se coltiner deux femmes au caractère bien trempé ne suffisait pas à son malheur, Jonas Crow a toujours une bande de marshals aux basques et apprend de surcroît que « l’Ogre de Sutter Camp » est toujours vivant. Cette dernière nouvelle, issue de son passé trouble, semble d’ailleurs le perturber le plus et il décide donc de se lancer à la poursuite de ce docteur aux pratiques monstrueuses, afin de mettre un terme définitif à ses crimes.
Xavier Dorison continue de donner corps à des personnages hauts en couleurs, emmenés par ce héros attachant et cynique, qui dissimule un passé inavouable. Jeronimus Quint, le vilain auquel il est confronté, n’est pas en reste et insuffle beaucoup de barbarie et une tension psychologique certaine à cette nouvelle aventure visiblement plus sombre que la précédente. Malgré un côté plus glauque, ce road-movie parsemé de cadavres demeure néanmoins accompagné d’une petite touche d’humour qui ne manque pas de faire mouche.
Si l’intrigue proposée par Xavier Dorison (Red Skin, Long John Silver, Asgard, W.E.S.T., Le Troisième Testament) est toujours aussi solide, il faut une nouvelle fois saluer l’excellent travail de Ralph Meyer (Lisez Berceuse Assassine !!!) au dessin. Ce dernier a déjà travaillé avec Xavier Dorison sur Asgard et sur le XIII Mystery consacré à la Mangouste et livre à nouveau un dessin précis, expressif et dynamique. Il y a d’une part l’ambiance sombre et poussiéreuse qu’il insuffle à ce western, mais il y a aussi des personnages particulièrement charismatiques, ainsi qu’un découpage cinématographique parfaitement maîtrisé. Notons d’ailleurs la présence d’un superbe cahier graphique, réservé à la première édition de cet album, qui permet de mettre le talent de Ralph Meyer encore un peu plus en valeur.
Vivement la conclusion (intitulée « L’Ombre d’Hippocrate ») de cette première partie de diptyque qui se termine bien évidemment sur un cliff-hanger insupportable !
Un album coup de cœur que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !