Véronique Fayet, présidente nationale du Secours catholique, a passé deux jours dans la Loire, et a inauguré la Maison courage le 09 février. Un groupe de bénévoles a choisi de transformer cet appartement en lieu de rencontre et d'accueil pour les personnes isolées du quartier.
"Il n'y a qu'une maison courage en France et c'est à Saint-Etienne" plaisante Véronique Fayet qui salue le symbole providentiel. "Les demoiselles Courage ont fait legs au Secours catholique de cet appartement en rez-de-chaussée.", précise Jean-Paul Rivière, délégué départemental du Secours catholique. La Maison s'appelle donc la maison courage, et comme 90% du budget du Secours catholique elle a été rendue possible par un don. Elle est située au 87 avenue Salengro, entre la place Carnot et le quartier du Crêt-de-Roc, dans un quartier situé en zone de politique de la Ville. Cette maison d'accueil a été officiellement inaugurée par Véronique Fayet et Denise Chalaye, présidente de la délégation de la Loire en présence de Georges Ziegler, Nicole Aubourduy chargés des personnes âgés et de la solidarité à la Ville de Saint-Etienne ainsi que de Didier Couteaud, directeur départemental de la cohésion sociale.
Plusieurs maisons d'accueilCette maison d'accueil rejoint d'autres lieux d'accueil ouverts par "Caritas" sur la couronne stéphanoise : la rue Bourgneuf, dans le quartier de Montplaisir ( 8, rue Marcellin-Champagnat, Saint-Étienne Accueil et échanges de savoir : les mardis de 13 h 30 à 17 h), rue de la paix à Saint-Etienne 17, rue de la Paix, Saint-Étienne Tél. : 04 77 38 41 12, nommé Accueil sans frontières, à destination des personnes "d'origines diverses en recherche de lien et de soutien".
21 ° celcius : la maison courage est chaleureuseLe Secours catholique de la Loire compte 7 salariés, 650 bénévoles. Il accompagne près de 10 000 familles chaque année. Il dispose aussi de 6 boutiques solidaires ouvertes à tous, à Saint-Etienne, Andrézieux-Bouthéon, Firminy, Roanne, Saint-Chamond et Saint-Galmier. Les rencontres ont lieu tous les lundis, à partir de 14h30.
Pour tous renseignements, contacter Christian Jacquemond, responsable de la Maison Courage au 06.82.65.83.35 ou Guylène Fanchin au 07.68.09.37.14.
Le 04 avril "Liberté, égalité, sans préjugés" Dans plus de 20 villes en France, ANIMATION ITINERANTE DE SENSIBILISATION POUR LUTTER CONTRE LES PREJUGES.
Véronique Fayet "Le revenu universel ne doit pas induire un décrochage avec le travail"
Cette bordelaise, militante et personnalité politique française, est engagée très tôt dans le monde associatif auprès des plus précaires avec le mouvement Emmaüs, et l'association ATD Quart-Monde en Gironde. Pendant 25 ans, elle a été élue au sein de l'équipe municipale de Bordeaux. Après avoir quitté tous ses mandats politiques, elle a rejoint le Secours catholique le , date de son élection à la présidence de l'association à la suite de Pierre Soulages.
L'engagement politique est voulu par l'Eglise de France. J'ai été très heureuse comme élue locale. J'ai fait plus de 25 années de mandats comme élue locale dans l'équipe municipale avec Chaban Delmas, puis avec Alain Juppé et dans l'agglomération bordelaise. On a eu un beau programme d'embellissement et d'aménagement de la Ville, mais aussi d'actions sociales. J'ai aussi été conseillère régionale et membre du conseil national du Modem. Il faut savoir tourner la page.
Le revenu universel est-il une solution ?Le Secours catholique a été auditionné par le Sénat sur cette question. La pauvreté de trop de foyers est réelle. On ne peut se satisfaire de cela. A la suite de notre enquête annuel sur la pauvreté, le Secours catholique demande qu'il n'existe qu'un seul revenu social fixé à 850€, ce qui est inférieur au seuil de pauvreté estimé à 1000€. L'idée d'un revenu universel est intéressante, mais il y a des conditions à respecter. L'automaticité d'un revenu universel permettrait d'éviter la stigmatisation des bénéficiaires, qui sont stigmatisés par certains discours politiques comme des "assistés". Nous avons d'ailleurs lancé une campagne "Liberté, égalité, sans préjugés" pour lutter contre ces stéréotypes. La régularité du versement est aussi un facteur intéressant, car les personnes bénéficiaires d'aides sociales connaissent des changements de situations brutales avec des effets de seuils et des demandes de remboursements, qui rendent très difficiles des projets de vie stables. En revanche, ce qui nous gêne, c'est que le revenu universel tel qu'il a été présenté jusqu'à présent induit le décrochage avec le travail. Les personnes en situation de pauvreté veulent travailler, c'est un facteur de dignité.Nous sommes attentifs aux expérimentations qui se déroulent sur les dix "territoires zéro chômage de longue durée". Ils avaient préparé de longue date.
Est-ce que vous changez les choses ?Oui, j'ai l'impression que l'on change les choses. Le Secours catholique est à l'origine de la transformation du RSA activités en prime d'activités, ce qui a été un progrès notamment dans la perception de cette allocation et dans la couverture et l'appropriation réelle par les bénéficiaires. Sur les paradis fiscaux, nous sommes alliés avec d'autres ONG comme Oxfam ou le CCFD et avons mené des campaagnes couronnés de succès sur les questions des paradis fiscaux. Le Secours catholique a également été très actif sur le plan quinquennal de lutte contre la pauvreté lancé par Jean-Marc Ayrault au début du quinquennat de François Hollande.