Avant même d'aller voir le spectacle, j'étais déjà séduite par la plupart des chansons, avec un coup de coeur particulier pour Seulement connu de Dieu, Ne m'oublie pas, ou Passer la nuit.
Mais qu'en est-il du spectacle sur scène ?Il ne faut pas s'attendre à un spectacle très rythmé, et à une mise en scène époustouflante. Le décor est plutôt, dans la première partie du spectacle en tout cas, minimaliste. Peu ou pas de chorégraphies, rien de fou concernant les lumières, on ne peut pas dire que l'ensemble soit très moderne. Mais j'ai beaucoup aimé ce côté désuet, qui d'une part, correspond bien à l'époque traitée, et d'autre part, a des chances de plaire au public ciblé, soit plutôt des personnes d'un certain âge.
Le spectacle est lent à démarrer, malgré la présence de belles chansons et le travail impeccable des interprètes, qui chantent à merveille et incarnent avec justesse leurs personnages, tous très attachants. La troupe est vraiment belle, le casting est parfait. Mais c'est réellement après l'entracte que les talents s'affirment...
À ce moment, le spectacle aborde la période de la Libération et la joie retrouvée. Un nouveau souffle arrive sur scène avec des tableaux plus enjoués, de l'humour, de l'amour. Les jupes virevoltent et le public se réveille. Certaines chansons chorales sont splendides, les voix s'accordent à merveille. Ma chanson préférée, Seulement connu de Dieu, arrive à la toute fin du spectacle. Barbara Pravi, l'interprète, impose un silence très émouvant, avant de pousser sa voix sur cette mélodie pointue et déchirante. Frissons dans la salle.
Le final, sur la chanson Ne m'oublie pas continue de nous dresser les poils. Il n'y a pas à dire, il y a du talent sur le papier et des diamants bruts sur scène, notamment Barbara Pravi, Alice Raucoulès et Tomislav Matosin. Avec un démarrage plus tonitruant et une durée plus courte, le spectacle serait tout simplement... une pépite !