Sao Paulo la colorée perd ses couleurs. La capitale mondiale incontestée du street art se pare d'une peinture grise, sale, parce que le nouveau maire, Joao Doria, à unilatéralement décidé de mettre en place son projet Cidade Linda ( ville belle ) et déclarer la guerre aux artistes du street art considérés comme des " agresseurs ". Sa beauté est morne et Sao Paulo, extravagante, pluri culturelle, arc-en-ciel de libre et pression graphique, fait aujourd'hui grise mine! Cet imbécile dans sa rage destructrice assassine un patrimoine culturel et dans son forfait se soucie peu du travail de ces artistes qui sur l'axe principal de la ville, l'avenida 23 Maio, qui avaient répondu à un appel à création murale de son prédécesseur !
Les artistes et la population se battent et dénoncent cette atteinte à l'expression. L'artiste brésilienne Barbara Goy réagit en ces termes: " Il n'y a eu aucune concertation avec les artistes dont il a effacé les œuvres, nous sommes sous le choc. La ville de São Paulo, très bétonnée, est appréciée des street artistes depuis les années 1980, et ils l'ont décorée à plusieurs endroits. En plus, le nouveau préfet n'est pas en train d'effacer des actes de vandalisme : il est en train de recouvrir un projet artistique commandé par son prédécesseur ! Du coup, São Paulo va perdre le titre de plus grande fresque de street art à ciel ouvert d'Amérique latine... Nous voyons cela comme une forme de censure de l'art populaire et une méconnaissance des mouvements artistiques contemporains. C'est la culture même de São Paulo qu'il est en train de détruire. Ces œuvres étaient connues dans le monde entier et certains touristes venaient à São Paulo pour les voir..." https://youtu.be/eq8wsY4WLCY