Pour accompagner le repas, nous avons choisi :
Après une première expérience déjà réussie
sur les bords du Maine, nous avions décidé de retourner au restaurant Le Favre d'Anne à Angers, installé maintenant sur les
boulevards extérieurs, à une portée de marche de la place du Ralliement.
Après un rapide conciliabule, nous optons
pour le Menu « Envolée des saveurs »,
composé comme suit :
Amuse-bouche …
Saint-Jacques,
Grenade, pâte de Betterave et Pickles, Beurre d'Agrumes …
Sur
les marchés de Kyoto
Bar
Sauvage, Bouillon de Crevettes à la feuille de Citron, Tartare d'Huîtres et
Epinards…
En
traversant la Baie d'Halong et Hanoï
Foie
Gras chaud, « Crispy », Salsifis et crémeux de Dattes, jus de Porc
Belly…
Une
Escale colorée à Taipei
Suprême
de Pigeonneau, Poudre de Cacao, Panais et Passion, « Dim Sum » …
Ballade
dans les ruelles de Pekin
Un
détour par Manigod
Plateau
de fromages de « ma Savoie natale » - Fromages affinés par
Jean-François Paccard
Douceurs
angevines … avec ce classique Crémet d’Anjou.
Atterrissage
sucré … avec cette composition sur une base Chocolat / Moka / Sablé
Pour accompagner le repas, nous avons choisi :
Anjou,
Authentique 2008, domaine Catherine et Philippe Delesvaux :
robe or bronze, brillante, malgré une légère turbidité. Premier nez très
évolué, qui évoque, par son côté champignonné, les vins oxydatifs du Jura. Mais
à l’aération, le terroir reprend le dessus, avec une impression de tension, de
minéralité carbonifère, toujours sur un équilibre secondaire, voir tertiaire.
La bouche est complètement en accord. Le vin présente une grosse acidité qui
détermine une belle tension. Les arômes tertaires sont présents, sous la forme
de peaux de noix verte, de poudre de curry, avec une sensation, j’allais dire
douce alors que le vin est sur un équilibre totalement sec ! Au travers de
ces caractéristiques, pointe toujours le côté cristallin du franc de pied, en
direct du terroir en quelque sorte. Sur la finale, interminable comme il se
doit, on retrouve cette puissance, ce côté enrobé, une sorte de « faux
gras » glycériné, qui laisse une trace presque indélébile sur nos
papilles. Quelle fraîcheur. Es smeckt gut
comme on dit de l’autre côté du Rhin. Anthologique !
Je
crois que je me dois de faire maintenant mon coming out : j’aime les vins
sur l’oxydatif. C’est grave docteur ?
Avec
le foie gras et le pigeonneau, ne connaissant pas trop les domaines proposés à
la carte, nous avons sollicité les conseils de Madame Favre d’Anne. Bien nous a
pris.
Sancerre, le
Sang des Serfs 2011, Vincent Gaudry : robe rubis très intense
et plutôt soutenue. Un nez qui pinote clairement, sur une corbeille de fruits
rouges et de fraises écrasées, révélant une grande maturité, une pointe fumées
(typique du pinot berrichon) venant compléter l’ensemble. En bouche, le vin se
présente dans un équilibre déjà évolué. Si le fruité est toujours bien
développé, quelques notes empyreumatiques apportent un supplément de
complexité. Granulosité juste des tannins (toucher de bouche soyeux), qui se
conjugue avec une belle acidité intégrée, et une finale qui montre un côté
glycériné élégant. Accord à la fois réussi avec le foie gras poêlé (ce n’était
pas gagné d’avance) et surtout avec la chair tendre et rosé du pigeonneau. Un
vin complexe, semi-fondu, avec un potentiel de vieillissement et d’évolution
important. Excellent +
Pour
finir le repas sur une note douce, mais en avait-on réellement besoin tant ce
dîner fût une succession de ravissements, nous avons une nouvelle fois fait
appel à Madame Favre d’Anne qui nous a proposé un vin à l’aveugle.
Premier
nez évident sur l’anis et un côté poivré qui m’évoque le pineau d’aunis. Mon
congénère et néanmoins papy n’étant pas d’accord, nous recherchons un autre
cépage. Belle tannicité en bouche, plutôt douce et peu puissante, belle et
grande acidité de structure, équilibre faussement léger et demi-sec car
supportant le dessert sur une base chocolat / moka. Excellent. Finalement, nous nous dirigeons vers un cabernet
d’Anjou, un peu par défaut. Et là, la sentence tombe : il s’agit d’un … Pineau d’Aunis,
Garance 2009, château de Bois Brinçon (Xavier Cailleau).
Particularité en 2009, les degrés étaient élevés et les levures se sont
arrêtées avant d’avoir consommé tous les sucres. Résultat : un vin demi-sec élevé pour lui-même … et dont la
presque totalité de la production a été achetée par le restaurant. Vous n’en
trouverez nulle part ailleurs.
En
conclusion, un très grand restaurant - plus proche des deux macarons que du
simple macaron qu’il possède actuellement - avec cette cuisine qui associe avec
succès les classiques de la gastronomie française et les influences orientales
(à la manière du SaQuaNa par exemple). L’accueil est cordial, le service
précis, la carte des vins très intéressante (quoiqu’un peu jeune), l’ensemble
dessinant une originalité bienvenue, jusque dans les formes et les couleurs de
la vaisselle.
Grande
adresse, à prix qui savent rester sages, où nous reviendrons sans aucun doute.
Bruno
Pour accompagner le repas, nous avons choisi :