Partout au Canada et aux États-Unis, diverses institutions d'internats indiens ont été établi dans les années 1800 pour forcer l'assimilation à la culture occidentale des enfants autochtones. Des enfants de deux ans ont été retirés de leur foyer et inscrits à des programmes d'enseignement obligatoire. Beaucoup étaient soustraits à leurs familles pendant plus d'une décennie alors que d'autres ne les reverraient plus jamais. Les élèves étaient punis pour avoir parlé leur langue maternelle ou avoir observé des traditions autochtones, ont été agressés sexuellement et physiquement de façon routinière et, dans certains cas, soumis à des expérimentations médicales et à la... stérilisation!
Alors que le dernier pensionnat du Canada a été fermé en 1996, 59 internats indiens fonctionnent aujourd'hui aux États-Unis. L'histoire récente de ces écoles a laissé derrière elle une série de générations perdues. La photographe Daniella Zalcman a documenté cet héritage et mis en lumiere ses séquelles à travers les portraits et les voix de survivants qui n'ont commencé que récemment à partager leurs histoires.
Son travail, Signs of Your Identity, nous fait découvrir les portraits de survivants autochtones qui luttent pour surmonter leurs expériences passées dans ces pensionnats, dans lieux institutionnels dédiés à l'éradication de leur culture. Par un effet de surimpression des recouvrements environnementaux reflètent les emplacements et les souvenirs qui continuent de faire écho à leurs traumatismes. Le monde britannique nous a habitué à la révélation tant en Nouvelle-Zélande, Australie, Canada, Irlande et Angleterre à ce type d'établissements où une société eugéniste s'employait à faire disparaître les traces soit sociales, soit culturelles, de populations pauvres, différentes. Le travail photographique de Dqniella Zalcman mérite toute notre attention. Elle vient de publier chez FotoEvidence une série de portraits à double exposition qui explorent le traumatisme de quelques-uns des 80 000 survivants.