Les Zombies, très peu pour vous ? Très peu pour moi aussi. Je ne suis pas friande du genre, The Walking Dead m'a tapé sur le système au bout de sept épisodes. Mais le zombie is the new vampire. Les scénaristes de séries et de cinémas ont vu que ça marchait, que ce n'était plus une mythologie réservée aux cheap movies. The Walking Dead a aidé. Santa Diet Clarita se réapproprie le genre. C'est le personnage principale de sa série, même si le nom n'est jamais prononcé.
L'histoire ? Un couple d'agent immobilier dans une banlieue américaine sans histoire voit sa vie changée, bouleversée, quand madame se transforme, en l'espace d'une journée, en une fervente amatrice de viande... humaine. Madame, c'est Sheila Hammond (Drew Barrymore). Son mari, c'est Joel (Timothy Olyphant) et ils sont parents d'une adolescente un peu rebelle, Abby. Quand Sheila se transforme, au lieu de prendre peur et de fuir à toutes jambes, Joel décide d'épauler au mieux sa femme, quitte à tuer pour elle. Mais attention, ils ne tuent pas n'importe qui, mais les evil people, les méchants et infréquentables que personne ne regrettera. Coucou Dexter !
Après un pilote assez mou et assez fade, Santa Clarita Diet tisse son histoire horrifique sur dix épisodes de 26 minutes. La série de Netflix jongle avec les différents styles. Elle se veut être une comédie, un soap avec un soupçon de romantisme saupoudré sur le dessus. On y retrouve un décor à la Desesperate Housewives, des voisins relous et trop curieux, un proviseur trop zélé, des scènes absurdes de dîners en famille. Mari et fille dégustent une salade pendant que madame déguste des morceaux de viande humaine.
Délicieusement absurde
L'absurde, le burlesque, le WTF c'est le fil rouge, le ciment de la série. Les Hammond qui n'ont rien d'un couple de meurtriers doivent tuer, stocker des corps, les haché-menu et préparer les repas. Tout cela en essayant de ne pas éviter les soupçons de la police (compliqué quand les deux voisins sont flics) et surtout en essayant de vivre une vie normale : vendre les maisons, élever leur fille, garder des interactions sociales et dompter la libido de Sheila.
Pourquoi on craque ? Parce que ce décalage est délicieux, parce que la série traite en filigrane de la crise de la quarantaine d'une femme qui rêvait d'être plus audacieuse et fougueuse (ce qu'elle va réussir à être grâce à son état), c'est aussi une satire ouverte de l'american way of life. Le besoin obsessionnel de réussite, la maison, les deux voitures, le paraître avant l'être. Il y a aussi la critique de cette obsession pour les régimes absurdes qui sortent chaque semaine aux Etats-Unis. Sauf que dans Santa Clarita Diet, les smoothies ne sont pas composés à base de produits verts, mais à base de viande. Humaine. Si le premier épisode est décevant et un peu trop gore pour les âmes sensibles, les neuf autres se regardent sans faim/fin. Et se binge-watch avec délectation.
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