Si les lecteurs ont été curieux de savoir ce que la Première Dame avait à raconter, ils ont semble-t-il été particulièrement déçus de sa prestation. 1 300 messages ont été postés sur le site Internet du quotidien dont 80% d'opinions négatives. Collusion entre le politique et le people pour les uns, réactions "épidermiques de gauche" pour les autres... Carla fait vendre et parler d'elle mais pas forcément en bien. C'est ainsi que, dans l'édition de lundi, Didier Pourquery, le directeur délégué de la rédaction, a déclaré "Soyez sûrs que nous vous avons lus. Tous. Même les insultes à notre intelligence. Et même ceux (merci...) qui étaient d'accord avec notre choix."
Un choix qui ne devrait pas avoir de suite car, selon le responsable de la communication de Libération, la conférence de rédaction a pris la résolution de ne plus parler de ce sujet.
Se pose dés lors la question sempiternelle du rôle de la Première Dame, de son implication auprès de la Présidence (on se souvient de l'émoi de certains journalistes en la voyant assise au bureau de Nicolas Sarkozy sur une double page de papier glacé) et de la personnalité même du couple présidentiel, très - trop ? - médiatique. La France politique se tabloïdise, s'américanise et, malgré les réactions outragées des lecteurs ou auditeurs que nous sommes, la plupart des Français s'y essaient avec une curiosité mêlée de culpabilité.
A part ça, ce qu'il faudra retenir de cette interview ? Que Carla Bruni n'aime pas la voix de Ségolène Royal. Et en la matière, il parait qu'elle s'y connait.