Vendredi 03 février 2017, j’ai été convoquée par la CPAM en vue d’une rencontre avec le médecin-conseil. Il fallait se douter que ça arriverait dans la mesure où je suis en arrêt de travail depuis mi-novembre quasiment.
Quel est l’objectif de ce rendez-vous ? Il s’agit ni plus ni moins d’un contrôle, il faut être honnête. Il est obligatoire de se rendre à une telle rencontre (les indemnités journalières peuvent supprimer en tout ou partie le cas échéant). Le médecin-conseil est là pour vérifier que l’arrêt de travail n’est pas ou n’est plus médicalement justifié. Il est en charge du contrôle médical des arrêts de travail pour le compte de la CPAM : il ne contrôle pas les malades mais plutôt les médecins traitants pour vérifier s’il y a ou non des prescriptions abusives. Il est garant de la bonne utilisation de l’argent public et c’est somme toute normal me semble-t-il. Il faut savoir quand même que le médecin-conseil ne peut aucunement vous obliger à reprendre le travail ; par contre, il peut demander à la CPAM de ne plus payer les indemnités journalières s’il considère que vous êtes apte au travail.
J’appréhendais véritablement ce rendez-vous en me disant qu’encore une fois on allait me rétorquait que la fibromyalgie n’était pas vraiment une maladie et que c’était dans ma tête. Je partais très pessimiste d’autant plus que j’ai lu sur Internet que, souvent, les fibromyalgiques n’étaient pas pris au sérieux et qu’on leur demandait généralement de reprendre rapidement le chemin du travail … qu’importe leurs douleurs, leur fatigue.
Pour me préparer au mieux à ce rendez-vous, j’ai constitué un classeur dans lequel j’avais rangé plusieurs choses :
- mon dossier MDPH : certificat médical, courrier, photocopies des résultats des examens médicaux, photocopies des ordonnances médicales concernant les traitements et/ou les appareillages (canne, fauteuil roulant) + les notifications
- le recours de mon dossier MDPH avec certificat médical réévalué au vu de la détérioration notable de mon état ces derniers mois
- certificat de situation au Centre Anti-Douleur : je suis suivi depuis plus d’un an maintenant (je bénéficie de séances d’acupuncture, de sophrologie, de magnétothérapie et d’un suivi psy)
- le résultats de divers autres examens médicaux passés : comptes-rendus par rapport à l’ablation d’une hernie discale calcifiée en L5-S1
- mon dossier médical (j’ai demandé à la secrétaire médicale de me l’imprimer)
Je comptais ne pas dire expressément que je suis fibromyalgique afin d’éviter le jugement de valeur préférant, au contraire, mettre l’accent sur les difficultés que je rencontre au quotidien. Seulement, au début de l’entretien, la médecin-conseil a mis le doigt sur la problématique en me disant : « vous êtes donc aujourd’hui en arrêt de travail car vous avez une poussée fibromyalgique sévère ». Les choses étaient posées.
Fort heureusement, je suis tombée sur une personne très à l’écoute avec laquelle j’ai échangé en toute honnêteté. Nous avons abordé les difficultés physiques et psychologiques liées à la douleur chronique imposée par la fibro. Elle a tenu compte de mon point de vue en admettant que mes raisons de refuser les traitements médicamenteux était clairement valables. Elle m’a expliqué qu’une des raisons de la convocation était liée au fait que j’étais en arrêt et, pour autant, sans traitement médical. Malgré tout, la médecin-conseil a bien saisi que je faisais tout ce que je pouvais pour mieux-être : suivi au CAD, séances d’hypnose, séances de balénothérapie, méditation, yoga … Elle a noté que j’avais pris les choses à bras le corps et m’a qualifiée de « battante ». A vrai dire, elle s’est à peine penchée sur mon classeur puisqu’elle n’a demandé à voir que mon dossier médical, lequel a été photocopié pour être archivé.
En conclusion, la médecin-conseil, vue vendredi dernier, m’a dit très nettement qu’elle ne me ferait pas d’histoires et qu’elle avait bien pris mesure de mon état. Nous n’avons pas du tout abordé la reprise du travail. Elle valide le fait que je sois en arrêt de travail.
Pour les cas où le rendez-vous avec le médecin-conseil ne se passe pas bien, il faut savoir qu’il y a moyen de faire un recours (gratuitement) pour contester la décision.