Petites affaires entre vertus, morales et : Les paramètres d’un énoncé philosophique.

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

Quand on propose un énoncé philosophie trois éléments au moins doivent être pris en considérations :
L’énoncé lui-même de la proposition. La personne elle-même qui fait la proposition. Et le public à laquelle s’adresse la proposition. Faute de prendre en considération ces paramètres, la communication, la compréhension, et donc l’efficacité se trouve compromise.
L’énoncé lui-même peut être interprété de diverses manières. L’énoncé demeure, quel que soit son contenu, un ensemble de mots qui peuvent d’une être interprétés de façon différente en fonction de la sensibilité personnelle. De plus un énoncé philosophique, composé de sous-ensembles de propositions eux-mêmes dotés d’un fort sens, peut avoir des sens contradictoires en fonction de la force de chaque sous-proposition.
Ainsi si on définit la morale comme le respect des autres avec une proportion de bienveillance voire de bonté, le sens peut en être complètement altéré en fonction de l’importance que l’on donne au mot respect bienveillance et bonté.
Car il faut bien cette proposition dépend énormément de l’intrication de ces mots entre eux.
Si le mot bonté a une force importante dans cette phrase, la morale peut s’apparenter à une sorte de bienveillance désobligeante. Dans ce cas de figure, la personne qui dispense la morale se trouve supérieure à la personne qui reçoit la morale, puisque c’est elle qui va lui prodiguer une bonté condescendante.
Si le mot respect a une grande importance, nous nous retrouvons dans un autre cas de figure.
Celui de la froideur, de la distance entre personne. Trop de respect crée la rigidité sociale ou à l’inverse conduit à la bassesse voire même à  servilité.
« Poli jusqu’à l’obséquiosité » dirait Gustave Flaubert.
En réalité il faut faire attention dans un énoncé philosophique, non seulement la teneur et à la force des mots, mais également, à la façon dont ils vont s’intriguer au sein de la phrase.
L’autre aspect de l’énoncée philosophie concerne la personne émettrice de la proposition. Il s’agit donc philosophe lui-même.
Le philosophe commet une erreur fondamentale, celle de son clonage. Le philosophe se clone, en une multitude de personnes qui vont constituer le public auquel il va s’adresser.
Le public auquel s’adresse philosophe est forcément hétérogène. La façon dont sera perçue la position philosophique va complètement différer en fonction des personnes, c’est-à-dire de leurs traditions, leurs personnalités, leurs passés culturels, et de bien d’autres éléments très complexes.
Il, y aura autant de perception du contenu d’un énoncé que de diversité.
Le philosophe par élucubrations de l’esprit s’adresse à un public qui est supposé réfléchir de la même manière que lui, s’adresse à des gens censés penser et réagir exactement comme lui. C’est à dire un public formé de clone de lui même.
Ceci va provoquer une terrible incompréhension, et surtout un terrible échec de l’énoncé.
Le philosophe ne pourra jamais  comprendre pourquoi cette théorie pourtant si belle et intelligente, aboutit  à des résultats aussi inattendus.
Les tenants d’une doctrine supposée résoudre les problèmes de l’humanité, tiennent toujours ce discours : « Il suffit d’appliquer ma théorie pour que le monde aille ».
À titre d’exemple, les communistes pensaient, qu’il suffisait d’appliquer les théories marxistes  pour que  tous les problèmes économiques soient  résolus, et que le monde vivrait dans un monde meilleur.
L’erreur faite par ces théoriciens est toujours la même, celle du clonage. Les communistes de l’époque ne s’adressaient pas à un public hétérogène, hétéroclite, de traditions et de cultures différentes, mais à des clones de même. Des clones  d’eux-mêmes qui doivent réagir exactement comme eux, subir les mêmes privations qu’eux. L’histoire nous a montré l’échec de ces belles théories.
Malheureusement les philosophes continuent encore à commettre cette même erreur avec les mêmes effets. Cette erreur a débordé le cadre de la philosophie, pour envahir celui de la pensée politique sociale intellectuelle.
Un autre résultat de cette erreur est le suivant : puisque mon énoncé ne peut être  efficace qui si les gens pensent de la même façon, je vais tout faire pour forcer les gens à voir une pensée unique.
C’est du reste ce qui se passe en occident. La pensée unique et uniforme. Pour que vous puissiez comprendre mon message voire tous me message, je vous force à réfléchir d’une façon identique.
La dictature intellectuelle et le lavage des cerveaux sont à portée de mains

Le troisième élément à prendre en compte est le public auquel s’adresse à énoncé.
Comme il a déjà été souligné à maintes reprises ce public a, un vécu traditionnel, culturel, intellectuel différent. La façon dont sera perçu la proposition sont philosophique, peut aller de l’adhésion totale ou partielle, jusqu’au rejet simple et dans sa condition au rejet haineux, lorsque la proposition philosophique bouscule l’intégrité de la conviction des personnes.

J’avais énoncé que trois paramètres au moins sont à prendre en considération. En réalité il existe d’autres paramètres qui ont une importance cruciale. Ce sera  développé ultérieurement.