marcher au pied du Fuji et lever la tête
vers le sommet enneigé, les bottes lacées
humides et froides, la collerette défraîchie.
Comment faire, je demande, l’exploration des lointains
avec ses propres pieds, comment, je demande, la connaissance du lointain
avec ses propres yeux. Comment concilier le désir de lointain
avec le sédentaire. Comment, pied et œil,
larme et envie.
*
lieber in Gedanken reisen, Hokusai
auf dem Rücken, oder unter der Lampe,
laufen zu Füßen des Fuji und blicken hinauf
zu verschneiter Spitze, die Schürstiefel
feucht und kalt, die Halskrause welk.
Wie, frage ich, Erkundungen einer Ferne
mit den eigenen Füßen, wie, frage ich, Erfahrungen einer Ferne
mit den eigenen Augen. Wie Sehnsucht nach Ferne
mit Seßhaftigkeit vereinen. Wie, Fuß und Auge,
Träne und Lust.
***
Friederike Mayröcker (née en 1924 à Vienne, Autriche) – Métaux voisins (Atelier de l’Agneau, 2003) – Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle