Le 28 e sommet de l'Union africaine vient de s'achever à Addis-Abeba. Avec deux temps forts : d'abord le retour du Maroc dans la grande instance panafricaine, marqué par ce discours lyrique et plein d'émotions de Mohammed VI : " Qu'il est bon de renter chez soi ! " " L'Afrique est mon continent, et ma maison. Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m'avez tous manqué " ; puis il y eut la désignation par ses pairs du président guinéen Alpha Condé à la tête de cette organisation africaine.
L'un des principaux négociateurs de la récente crise gambienne - et ancienne victime du régime dictatorial de Sékou Touré (qui l'avait condamné à mort par contumace) - devient ainsi à 78 ans, et pour quelques mois, le président de toute l'Afrique. Ce qui est plutôt pas mal, tant est exaltante la mission.
Il devra dans un court temps esquisser une vision, un cap pouvant répondre aux nombreux défis auxquels se trouve confronter le Continent : " L'unité de notre continent et la solidarité entre ces dirigeants ont été l'idéal qui ont animé les pères fondateurs de notre organisation. La grande majorité de la population continue de souffrir de la pauvreté, du chômage, des crises de natures diverses, y compris le terrorisme, l'immigration, les maladies, privant notre continent de bras et de cerveaux pouvant probablement contribuer à son développement " a déclaré M. Condé. " Il est de notre responsabilité commune d'améliorer les conditions de vie de ces jeunes en quête de lendemains meilleurs en dehors du continent et de mettre fin à leurs aventures à travers le Sahara et les eaux de la Méditerranée. "
Il a ajouté : " L'Union africaine ne saurait justifier son existence si elle n'arrive pas à améliorer la vie des populations. " Justement c'est là que le bât blesse pour cette organisation où beaucoup en Afrique ont le sentiment qu'elle ne sert à rien, qu'elle est une coquille vide au service de la palabre, pas du bien-être des citoyens dont elle est censée représenter.
Guillaume Camara