Bon ok nous sommes le 1er février et il est donc trop tard pour vous adressez mes voeux 2017. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir pensé pendant tout janvier à ce que j’allais vous dire, surtout que je n’ai pas écrit depuis longtemps. Et puis je me suis dit que les voeux c’étaient un peu dépassés. J’ai donc un peu zappé.
Et puis il y a eu aujourd’hui. Aujourd’hui où ma mamie du Cantal est partie rejoindre les étoiles. Oui elle était âgée, oui elle était malade et nous n’étions pas très proches. Ca ne fait pourtant pas moins mal au coeur.
Quand j’étais enfant, faire les 5h de route qui nous séparait du Cantal était une vraie expédition. Nous partions la nuit, ma mère préparait un lit pour mon frère et moi dans la voiture : lui en bas, moi sur la banquette. C’était l’époque où les sièges auto n’étaient pas obligatoires. Une fois arrivés dans le département, il fallait encore surmonté les innombrables virages qui nous rendait malades, nous devions nous arrêter régulièrement pour que je vide mon estomac.
Arrivés chez mes grands-parents, mon frère et moi dormions dans la chambre du grenier à la tapisserie aux ronds psychédéliques des années 70 et à la lumière qui s’éteignait grâce à la tirette au dessus du lit. Dans ce grenier, j’ai des souvenirs lointains où avec mes cousins, nous l’arpentions de long en large pour rechercher des trésors. A l’époque, il me semblait si mystérieux, si grand, plein de recoins et de cachettes, nous y avons passés des heures.
Cantalous jusqu’au bout, j’ai toujours eu du mal à comprendre ce que me racontait mon papy et ma mamie du bout du monde. Parlant régulièrement en patois, j’avais l’impression d’être dans un pays étranger.
Dehors, l’arrière de la cabane ouvrait sur une forêt où nous jouions aux indiens avec mon frère et où mes cousins se faisaient un malin plaisir de me perdre. Elle n’était pourtant pas plus grande qu’un terrain de basket. Mais ça je l’ai découvert plus tard, quand nous avons cessé de jouer. Quand nous avons perdu notre naïveté d’enfant et notre capacité de nous satisfaire de ce que nous avions sous la main. Quand nous avons grandi.
Les années passants, les visites se sont espacées. J’ai fait des études, j’ai trouvé un boulot, acheté une maison, construit une famille, trop occupée que j’étais de vivre ma vie.
Aujourd’hui, ma mamie partie ravive le souvenir de tout ce que j’ai vécu chez elle, des moments inoubliables de mon enfance. C’est aussi dans ces moments difficiles qu’on se dit qu’on aurait dû aller les voir plus souvent. Qu’on aurait dû créer plus de liens… Et si… ben oui avec des si… Mais c’est trop tard.
L’enterrement va être l’occasion de revoir ma famille. Mes cousins, mes tantes, mes petites cousines, mon papy que j’adore. Pourquoi faut-il que ce soit ce genre d’événement qui rassemble la famille ?
Alors voilà, je ne vais pas vous souhaiter une bonne et heureuse année. Je vais juste vous souhaiter de passer du temps avec votre famille, vos proches et de faire un effort car oui il faut parfois se forcer et ne pas avoir de regret. Dire à ceux qu’on aime, qu’on les aime. Ca parait super simple et pourtant… c’est quelque chose qui est difficile, notamment pour moi qui n’ai pas été habituée à des démonstrations d’amour verbales. Ca ne coûte rien et ça fait plaisir à celui qui l’entend.
Je vais aussi souhaiter de vivre vos rêves, d’essayer même quand ça parait compliqué et de ne jamais baisser les bras. La vie est courte, vraiment très courte, elle peut s’arrêter à tout instant alors n’ayez pas de regret.
Il y a longtemps j’avais lu quelque part : « Quand tu crois que tu vas mal, dis-toi que ça pourrait être pire. Et quand tu touches le fond, dis-toi que ça ne peut qu’être mieux ». Cette phrase me suit depuis des années, remplacée depuis par « Qui ne tente rien n’a rien »…
Essayez, explorez, aimez, vivez.