Connue depuis 2014 au Japon, Ronja The Robber’s Daughter est une adaptation en 13 épisodes des romans pour enfants du même nom par le studio Ghibli. Ce studio d’animation japonais est aujourd’hui connu et reconnu dans le monde pour la beauté de ses productions et sa capacité à délivrer des produits uniques et leur genre. Amazon s’est alors payé les droits américains de Ronja The Robber’s Daughter afin de la diffuser sur le sol américain, ce qui m’a également permis de la découvrir à mon tour. Créée par Hiroyuki Kawasaki (qui a travaillé sur des mangas animés que je ne connais pas du tout) et adapté des romans d’Astrid Lindgren, mais réalisée par Goro Miyazaki, fils du fondateur historique des studios Ghibli : Hayao Miyazaki. Jusque là, tout va bien, Ronja The Robber’s Daughter part sur de très bonnes bases, celle de gens qui connaissent le genre et vont tenter de l’adaptation à la télévision. Si la série s’en sort visuellement car elle dénote avec le reste des productions du genre que l’on peut voir ces dernières années (notamment car l’on est envahi de séries produites par Dreamworks pour Netflix), le résultat n’est pas toujours aussi bon qu’il ne devrait l’être. L’animation ne s’est pas déroulée de la même façon qu’un film Ghibli. En effet, tout a été informatisé alors qu’habituellement tout est dessiné en planche et ensuite assemblé pour donner un film d’animation.
Si cela fonctionne plutôt bien et pourrait permettre à Ghibli de faire évoluer sa technique dans le monde actuel, Ronja The Robber’s Daughter n’est pas aussi bonne que je ne l’avais espéré. Le premier épisode passe tout son temps sur la naissance de Ronja, sur son environnement scandinave et puis sa famille de brigands. La série parvient à installer un univers au fil des épisodes autour de son personnage principal mais cela aurait très bien pu prendre beaucoup moins de temps. Je crois que Ronja The Robber’s Daughter passe a peu près la moitié de la saison à mettre en place quelque chose sans parvenir à faire grand chose en parallèle. Et c’est bien là que c’est dommage. Ronja passe son temps à contempler cette splendide forêt mais à vouloir se concentrer en grande partie sur le visuel, Ronja The Robber’s Daughter oublie alors son scénario qui est bien trop maigre à mon goût pour réellement nous surprendre. Narrée par Gillian Anderson en VO, la voix de cette dernière apaise fort heureusement un téléspectateur irrité de voir que l’héritage Miyazaki n’est pas aussi bien respecté qu’il n’aurait certainement pu l’être. Il y a bien des choses à sortir de Ronja The Robber’s Daughter, comme l’amitié entre Ronja et Birk qui s’avère mignonne comme tout. C’est le côté touchant de la série qui parvient à nous donner envie de revenir, au delà de son visuel qui reste pour le coup assez sensationnel.
C’est tellement dépaysant de voir une série d’animation Ghibli que le résultat est forcément étonnant mais la réussite de Ronja The Robber’s Daughter n’est malheureusement pas là. Peut-être que Ghibli devrait se concentrer un peu plus sur ce que la série veut nous conter et pas toujours sur le visuel car globalement les ordinateurs ont fait un boulot sympathique afin de reproduire ce que l’on peut habituellement voir sur grand écran. Ce n’est pas de la même qualité mais pour une série animée comme celle-ci, je trouve le résultat plutôt bon. J’ose espérer que la seconde partie de la saison (car oui, elle dure 26 épisodes en tout !) sera un peu plus captivante et que l’introduction des personnages laissera place à des aventures plus ambitieuses. Quelque chose de lent et répétitif est loin d’être une bonne combinaison pour les divertissements pour enfants modernes. Si cela pourrait séduire certains vieux fans des studios Ghibli, je crois que Ronja ne séduira pas vraiment le public visé par Amazon avec cette série. Et c’est bien là qu’il y a une sorte d’échec là dedans. Finalement, Ronja The Robber’s Daughter ne restera donc pas dans les annales mais comme une belle tentative de la part d’un studio dont le nom n’est clairement plus à faire. C’était une tentation que de se lancer dans une série et ils l’ont fait. En espérant qu’ils ne s’arrêtent pas à ce qui est pour moi un échec.
Note : 4.5/10. En bref, malheureusement trop peu efficace pour briller malgré un visuel intéressant et une relation solide entre Ronja et Birk.