Une géographie du sensible
La cartographie interactive tend à faire bouger les lignes de la géographie contemporaine et à réinventer la manière de percevoir les territoires. Une cartographie qui s'ancre non pas en concurrence mais en complémentarité avec la cartographie telle que l'entendent habituellement les géographes, scientifiques (et les militaires !), objet de relevés topographiques, statistiques... Une cartographie conventionnelle qui interprète la réalité, de façon plus ou moins objective, en la simplifiant, et constitue un véritable complément visuel, synthétique et analytique, dans l'aide à la décision.
Une cartographie créée non pas par un expert, un sachant souvent géographe ... mais co-construite par des experts du quotidien, des profanes, habitants, usagers ...
Certes ces formes de représentations ne sont pas nouvelles. Dans les années 80 et 90, les cartes mentales attisaient déjà la curiosité des chercheurs en géographie, urbanisme, sociologie ou psychologie. La connaissance de l'espace vécu et perçu par les individus est alors filtrée en fonction de leur expérience de ce même espace.
Aujourd'hui, les formes de représentations de l'espace sensible, pratiqué, perçu, projeté ne manquent pas. Carticipe en est une incarnation mais il serait également possible d'évoquer la cartographie subjective... Des formes de représentations qui permettent d'approcher l'espace du sensible, celui du vécu, des émotions. Une cartographie qui permet d'ouvrir un espace d'échange continu offrant la possibilité d'analyser l'espace d'aujourd'hui mais de s'attarder aussi sur l'espace d'hier et de projeter l'espace de demain.
Une nouvelle façon de participer
Dans les démarches participatives plus traditionnelles un des enjeux prégnant est souvent la mobilisation du plus grand nombre et notamment des " sans voix ". Un des attendus avec ces nouvelles méthodologies collaboratives, notamment issues des NTIC ( Carticipe, Unlimited Cities pro ...), est d'ouvrir l'espace de discussion et de sortir de l'entre soi démocratique traditionnellement institué sur les scènes de la démocratie locale en touchant de nouveaux publics et notamment les jeunes.
Des outils qui présentent plusieurs qualités :
Carticipe, après la mobilisation initiale quelles pistes d'action à venir ?
Carticipe est un outil habituellement initié et géré par une collectivité locale pour impulser/rebooster le débat démocratique local en refondant possiblement une relation à la proximité et au projet urbain. Dans le cadre de Carticipe Saint Etienne, la question qui se pose désormais afin de dépasser la phase de curiosité des premiers temps et de parvenir à mobiliser utilement Carticipe comme véritable outil de débat local, de réflexion, d'aide à la formulation des projets et d'aide à la décision.
Un outil d'aide à la décision publique ?
Comment l'outil de cartographique qu'est Carticipe peut venir aider à la construction d'une politique publique ? D'ores et déjà plusieurs applications semblent possibles et pertinentes à proposer aux collectivités dans le cadre :
Un outil pédagogique ?
Récemment, l'académie de Lyon proposait sur son site de mobiliser Carticipe dans les classes des écoles de l'agglomération. Dès lors, comment s'emparer de ces nouvelles formes de cartographies pour en faire des outils de pédagogie permettant d'appréhender autrement les territoires de vie ? Quelle place la géographie du sensible peux t'elle occuper dans les contenus pédagogiques dispensés dans les collèges et lycées ?
Carticipe apparaît comme un outil qui travaille tant au renouvellement des méthodologies collaboratives qu'à la façon de fabriquer de l'intelligence collective territoriale. Un outil qui doit désormais dépasser le stade de l'expérimentation pour " s'opérationnaliser " et venir aider à la construction d'un débat démocratique local réinventer, solidifier et producteur de projets d'aménagement intégrant pleinement l'expertise d'usage comme facteur d'enrichissement de l'expertise technique.