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Joseph Andras – De nos frères blessés

Par Yvantilleuil

Joseph Andras – De nos frères blessés« De nos frères blessés » raconte l’histoire méconnue de Fernand Iveton, un ouvrier communiste et militant anticolonialiste condamné pour attentat terroriste en Algérie et guillotiné le 11 février 1957.

Fernand Iveton n’a pourtant tué personne et n’avait pas non plus l’intention d’atteindre à la vie de quiconque. Sa bombe, qui n’a d’ailleurs pas explosé, avait été placée dans un local abandonné de l’usine qui l’employait. Pourtant, cet acte de pur sabotage sera fermement condamné par l’opinion publique et Fernand Iveton restera le seul européen exécuté par la « justice » française durant la guerre d’Algérie.

« Quand la Justice s’est montrée indigne, la littérature peut demander réparation »

Si Joseph Andras relate avec minutie les événements qui ont conduit à son exécution, il revient également sur des souvenirs plus heureux. Les passages dédiés à la préparation de l’attentat, son arrestation, sa torture, son emprisonnement, son procès et son exécution s’alternent donc avec des chapitres principalement consacrés à la vie intime de Fernand et de sa femme.

Si c’est indéniablement un bon roman, j’en ressors néanmoins légèrement plus mitigé que la plupart des lecteurs. Je ne suis tout d’abord pas vraiment fan de récits dédiés au militantisme et, malgré la totale injustice de cette exécution, j’ai trouvé que l’auteur en faisait un peu trop pour rendre son héros sympathique. De plus, si j’ai apprécié la partie relatant le parcours de Fernand suite à l’attentat, j’ai eu beaucoup plus de mal à m’intéresser à cette histoire d’amour finalement assez banale qui vient entrecouper le récit et a même parfois tendance à le tirer en longueur. Le sort réservé à cet idéaliste sacrifié à titre d’exemple étant connu d’avance, il n’y a pas non plus de suspense à ce niveau-là. Et pour couronner le tout, même si c’est très bien écrit, je dois également avouer ne pas être fan du style de l’auteur.

Pourtant, malgré ces petits défauts, je suis content d’avoir découvert le destin tragique de Fernand Iveton. Tahia El Djazaïr ! Vive l’Algérie !

Notons finalement que l’auteur a refusé le prix Goncourt du premier roman qui lui était attribué pour cet ouvrage sans même se déplacer et que l’on ne sait donc toujours pas qui se cache derrière le pseudonyme Joseph Andras…


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