L'édito de la semaine: De l'art de savoir miser sur le bon cheval

Publié le 29 janvier 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Au hasard, Marine Le Pen a salarié son compagnon en tant, lui aussi, qu’assistant parlementaire. Lui aussi, car évidemment cela fait penser au cas des époux Fillon. Au moins ici, la parité est respectée. Les révélations de ces affaires ont permis de rappeler que la pratique est courante mais en baisse toutefois, le peuple ne semblant plus l’accepter, scandalisé à chaque nouvelle indiscrétion. Surtout les politiques sont très discrets sur ces affaires et personne ne prend le risque de les dénoncer, car tous ont des casseroles accrochées à leurs basques. Evidemment, tous réfutent dans l’absolu, népotisme et gabegie, pourrait-il en être autrement à une époque où l’on rebat les oreilles du potentiel électeur, avec les famauses difficultés économiques auxquelles le pays est confronté.

Nous pourrions citer maints autres exemples qui concerneraient aussi bien Macron qui n’aurait jamais été de gauche, mais toujours entre la droite et la gauche, d’après sa nouvelle porte-parole, laquelle soit dit en passant est une ancienne journaliste. En démocratie, je ne sais pas s’il y a pire que cette collusion professionnelle et parfois privée entre politiques et journalistes. Chacun, encore une fois, doit être dans son rôle. Si la frontière entre ceux qui font et disent et ceux qui rapportent les faits se fragilise, voire se perde, alors où sont les chiens de garde? On reproche aux journalistes de révéler des affaires qui déstabilisent les politiques. On se demande bien pourquoi? Ils sont dans leur rôle, qui est de comparer les faits et les paroles. Mais aujourd’hui, c’est vrai qu’avec le datajournalisme cela fait mal. Tout est désormais vérifiable. Cependant, là non plus, il ne faut pas s’inquiéter pour les politiques, ils ont cette formidable capacité qui consiste à vous retourner une situation à leur avantage. Fillon prenant la défense de son épouse, faisant croire que c’est elle qui est attaquée et de rappeler qu’il l’aime, vous donne la nausée. Faire croire que c’est Pénélope Fillon qui est victime d’une campagne de presse malhonnête alors que son mari sait très bien que ce sont ses propres pratiques qui sont en cause, afin de passer pour un mari fidèle et protecteur, est ignoble. Quand on pense à ce que ces épouses et époux de politiciens(iennes) doivent encaisser…

Encaisser semble d’ailleurs être le bon terme. C’est ainsi que l’on apprend que la compagne de celui qui prétend représenter la gauche du parti socialiste, est elle-même cadre supérieur dans un grand groupe français de luxe… Evidemment, c’est un peu contradictoire. Ou que l’épouse musicienne de Valls reçoit de grasses subventions depuis que son Premier ministre de mari est en poste. Pas un jour sans que les médias ne révèlent un nouvel abus.

On entend dire et on lit à la vue de la chute libre d’une cote de popularité lors de la publication d’un sondage, face à chaque révélation, que les journalistes déstabilisent le paysage politique. A droite, "si ce n’est pas Fillon qui d’autre?". Fait-on ainsi de la politique, choisir un homme ou une femme par défaut? Accepter tout, juste parce qu’il est seul à représenter un courant? Il y a là matière à réflexion sur ce nouveau système de sélection des candidats qui est apparu, j’entends par là, les primaires. On a vu ce que cela a donné aux Etats-Unis… On ne veut pas diviser ses forces et résultat, l’on ne doit miser que sur un seul cheval, au risque que celui-ci ne se blesse ou ne soit un tocard. Et on fait quoi après?