Une vraie marée bretonne, près de chez moi, dans le Morbihan : ça a de la gueule, quand même !
Pour un breton, la marée en Thaïlande, c'est un choc. Au lieu de nos deux marées par jour (deux hautes, deux basses sur environ 25 heures), je découvre des marées qui n'en finissent pas. Plus de douze heures !...
Résultat pratique, si on dépend de la marée pour faire quelque chose - baignade, chasse-sous-marine - c'est bien plus compliqué qu'au Guilvinec !
J'ai donc cherché quelques sites qui donnent la marée sur internet, j'en ai trouvé trois (notamment l'excellent Wisuki.com), et j'ai essayé de comprendre.
La première découverte, c'est que la côte ouest de la Thaïlande (la mer Andaman) jouit du régime de marées breton - les veinards !
La deuxième découverte, c'est que mes observations à Ko Kut (donc à l'est du golfe de Thaïlande) sont à peu près comparables à celles qu'on pourrait faire à l'ouest, de l'autre côté, par exemple à Hua Hin.
La troisième découverte, c'est qu'il n'y a que deux marées par jour au lieu de quatre dans le golfe de Thaïlande. Pourtant la lune est la même, le soleil qui joue aussi un rôle non négligeable aussi. La mer n'est pas plus visqueuse... Je pense que c'est la forme du golfe qui joue. Quand il est rempli au maximum, il met un temps fou à se vider.
La première marée, avec la lune au dessus de la Thaïlande, remplit le golfe. Puis la lune s'en va et la mer baisse. Quand la lune arrive de l'autre côté de la terre, douze heures après, une seconde marée montante arrive mais elle ne réussit pas vraiment à s'opposer au jusant, à la descendante, car le golfe n'a pas eu le temps de se vider.
Alors cette marée épuise ses forces en vain. Quand le coefficient de marée est important, il y a tellement d'eau à évacuer qu'on ne voit même pas le petit rebond montant. Il n'est perceptible que si le coefficient de marée est faible.
Voilà comme j'interprète les choses - sans doute de manière grossière car il y a des décalages, des asymétries est/ouest, et surtout des inerties. Honnêtement, je ne me suis pas pris la tête. Peut-être je me trompe du tout au tout, et j'attends les démentis et précisions de lecteurs qui en savent plus.
C'est certainement joli... mais la plage est très étroite ici, voire inexistante - Ao Phrao à Ko Kut
Bizarrement, la côte ouest du golfe de Thaïlande semble plus remplie d'eau que la côte est d'après les relevés des marées : la mer en pente, ce serait pas encore un coup de la force de Coriolis ? (tu sais, cette force qui fait tourner l'eau des chiottes dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord, et inversement dans l'hémisphère sud.)
Dernier point qui va sans doute plaire au touriste qui veut se baigner jour et nuit : l'amplitude des marées est faible, un mètre trente environ pour les plus grandes marées. Donc il y a presque toujours de l'eau. Sauf quand on est sur un rivage au fond plat et qu'on est parti pour un régime de basses mers de 12 heures du matin au soir.
A l'inverse, j'ai été surpris de voir la faible surface de plage accordée aux baigneurs avec un régime de haute mer du matin au soir. Heureusement qu'il y a peu de touristes sur mon île, sinon, ils seraient vraiment serrés ! D'ailleurs, les chaises longues sont plus souvent sur l'herbe que sur le sable.
Ah oui, l'amplitude faible, c'est pour le golfe de Thaïlande. Du côté Andaman, dans l'océan indien, l'amplitude est double (2.7m). On comprend que ce golfe de Thaïlande, c'est un endroit complètement engorgé où l'eau circule mal.
En tout cas, il n'est pas idiot de regarder les tables de marée et de tenter de s'informer de l'état du rivage quand on a décidé de faire la ventouse sur la plage d'un hôtel en Thaïlande (ou qu'on est un fana de beach volley : le beach volley sans beach, c'est pas terrible. A bon entendeur, salut !)
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[Appendice : on sait que les chats ont l'oreille fine : ce sont de bons entendeurs ; on peut en déduire la formule, par substitution :
à bon chat, salut !
Ce qui me semble plutôt sympathique - saluer un bon chat. Mais on sait aussi que :
à bon chat, bon rat !
Des deux formules précédentes on déduit facilement :
à bon rat, salut !
Pourquoi pas. Et aussi,
à bon entendeur, bon rat !
Là, la formule est un peu énigmatique, pas très facile à caser dans un blog, mais je trouve qu'elle ne manque pas de panache.]