Ces derniers jours, la CFDT mobilise ses troupes pour que les salariés travaillant le dimanche obtiennent de meilleures compensations.
En l'occurrence, ce syndicat s'agite pour négocier le poids des chaînes alors qu'il aurait pu œuvrer pour défendre le repos dominical et exiger des revalorisations salariales significatives. Au lieu de ça, il n'a cessé d’œuvrer à la division syndicale en signant tous les accords dominicaux...
Globalement, aussi bien en politique qu'en syndicalisme, on recense deux visions dites de gauche ou progressistes. L'une serait ancrée dans le réel, et l'autre ne le serait pas d'après la pensée dominante.
En politique, le PS ne cesse de vanter son réalisme, par opposition à l'extrême gauche ou à la gauche représentée par la France Insoumise ou le PCF. Le PS serait le parti des réformes qui peu-à-peu amélioreraient les "choses" - du patronat - par opposition aux autres forces précitées.
Toutefois, au lieu de tomber dans les lieux communs des médias du CAC 40, il convient de définir ce qui est ou n'est pas acceptable quand on se prétend progressiste. En d'autres termes, où placer la frontière entre un compromis et une compromission. En l'occurrence, entre ce qui améliore les conditions de vie et de travail des classes populaires et moyennes, ou entre ce qui contribue à la justice sociale. Ou pas.
Aussi, j'estime que l'ANI, le CICE et la dernière réforme des retraites et les lois Macron et El Khomri ne sont pas des compromis avec le Capital, mais des compromissions qui accentuent les inégalités sociales et la domination du patronat sur les salariés.
S'agissant du syndicalisme, la distinction ne situe plus entre réformistes et révolutionnaires, mais entre les uns qui signent systématiquement des accords comme la CFDT - réformes des retraites, de la sécurité sociale, de l'assurance chômage ou du statut des intermittents - qui accroissent la régression sociale, et les autres qui n'acceptent que les accords qui contribuent au progrès social.
Par conséquent, deux visions s'opposent dans les sphères politiques et syndicales, l'une de soumission et l'autre d'opposition au Capital.
La première considère que la mondialisation - et donc l'UE néolibérale - est un fait indépassable, d'où des politiques de dumping social et de déréglementation sociale qui aboutissent à des reculs sociaux qui nous ramènent progressivement aux conditions sociales du 19ème siècle. La seconde estime que la mondialisation n'est pas une fatalité puisqu'elle résulte de décisions politiques qui peuvent être combattues et abrogées.
En l'espèce, le fait que Benoît Hamon accepte la privatisation des barrages hydrauliques démontre qu'il n'est ni pragmatique, ni réaliste puisque cette décision est la négation de l'intérêt général en termes de coûts financiers (pour la collectivité et les ménages), de sécurité (entretien des barrages), et de gestion du réseau (notamment en cas de variations des besoins en électricité).
Contrairement à lui, le candidat de la France Insoumise s'oppose à cette privatisation. Tirant les leçon des échecs de Hollande et de Tsipras - il dispose de son plan B. Soit les instances dirigeantes de l'UE acceptent de changer l'UE, soit la France quittera cette organisation politique qui contribue tant à la mondialisation.
Hamon est dans la soumission aux forces dominantes tandis que Mélenchon n'a pas l'intention de négocier le poids des chaînes. Entre la mondialisation de l'UE défendue par les PS, EELV et LR et le nationalisme du FN, il y a de la marge pour une France solidaire à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières.