Identité hideuse

Publié le 28 janvier 2017 par Le Journal De Personne
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Je me demande vraiment si je suis celle que je suis.
Dans l'absolu surement, mais dans l'absolu seulement.
Parce que l'esprit ne s'y retrouve que lorsqu'il se contredit, lorsqu'il dit :
Je est un autre.
L'esprit finit par considérer que l'altérité est son seul et unique récit.
Car l'identité est redoutable :
Un français est un français... rien n'est moins sûr même si ce genre de sentence rassure.
On croit à une identité donnée alors qu'en réalité, elle est toujours ordonnée par un esprit qui refuse de s'avouer étranger à lui-même :
Il est ce qu'il n'est pas, et il n'est pas ce qu'il est... non pas une pièce d'identité, mais une espèce de liberté.
Ce que je dois à l'autre en dit plus long sur moi que ce que je suis.
L'autre ne peut pas me voler mon identité, ni je ne peux lui voler son altérité.
C'est grâce à lui que j'ai l'impression d'être moi. C'est grâce à moi qu'il a l'impression d'être lui. Pas d'être sans cette double impression !
Mais tout compte fait : il n'est pas ce qu'il est... ni je ne suis ce que je suis...
Nous n'avons pas fini d'être, pas fini avec l'être... pas fini avec l'infini.