Totalement séduit par le contenu à la fois drôle et émouvant que j’ai découvert lors de ma lecture, j’ai eu la grande chance de pouvoir aller plus loin en questionnant l’auteur.
C’est cette interview que j’ai maintenant le plaisir de partager avec vous maintenant.
Beaucoup de personnes atteintes de TOC se reconnaîtront dans son parcours et recevront ce témoignage comme une immense source d’espoir : Édouard Moradpour nous confirme ici que l’on peut parvenir à dédramatiser cette maladie et les comportements compulsifs qu’elle engendre et mener une vie (presque) normale.
Merci encore à l’auteur pour ses réponses !!
– Comment et à partir de quand se sont générés ces tocs ?
Mes tocs datent de mon enfance. Ma mère m’avait rapporté que, dès l’age de 4-5 ans, lorsqu’on me servait, à table, un plat que j’aimais bien, je demandais immédiatement » Est ce qu’il en reste encore à la cuisine ? » ( TOC de » la peur de manquer » ); à l’age de 7-8 ans , elle m’observait, en secret, compter et recompter les pièces de monnaie de ma tirelire ( TOC de » vérification » ).
-En avez-vous pris brutalement ou peu à peu conscience?
J’en ai pris conscience peu à peu, à partir de l’adolescence. C’est devenu une évidence vers mes 30 ans. La plupart des gens diagnostiquent eux-mêmes cette pathologie, qui touche environ deux à trois millions de Français, de manière plus ou moins grave.
– Comment avez-vous alors réagi face à ce problème de TOC?
Comme tous les gens dans mon cas, au départ on essaye de les dissimuler du regard des autres. On se cache, on a honte, on a peur du ridicule. Dans la prison de nos tocs, nous sommes condamnés à une « double-peine » : la souffrance des tocs et le regard des autres.
– Les avez-vous vraiment tous apprivoisés?
Oui, ils sont devenus mes compagnons, pour me faciliter la vie. Ils sont à mon service. Céline Rivière,la psychologue qui a écrit la préface m’a bien compris : » Pourquoi vivre sans tocs alors qu’on peut vivre avec ? » Je les ai domptés en prenant de la distance. Par exemple, « la corde à nœuds sur mon balcon » me rassure. Elle ne gêne personne et me permet de dormir tranquille. Ma « trousse de voyage avec ses 127 articles » me permet de partir en voyage sans l’ angoisse d’oublier quelque chose, avant de partir, pendant le parcours et en arrivant à destination ( habituellement on oublie toujours quelque chose en partant….pas moi ! )
– Les dédramatiser : est-ce une thérapie ou un moyen de masquer l’échec de leur élimination ?
La dédramatisation, l’autodérision est le début de la thérapie. C’est même l’étape essentielle pour aller vers la « guérison ». Même si on ne pourra jamais éliminer complètement nos tocs, on pourra les réduire à un minimum acceptable qui permet d’être bien dans sa peau.
– Un tel comportement les a-t-il réduit au quotidien?
Mes tocs ne me gênent plus dans ma vie quotidienne. Ils font plutôt rire mes proches et mes amis, qui m’acceptent comme je suis. C’est comme un « handicap invisible » dont personne n’osera se moquer à condition d’être assumé.
-En avez-vous décelé d’autres au fil du temps ?
Oui, j’en ai ramené un certain nombre de mes 20 ans de Moscou : » Mes tocs made in Russia « . Par exemple s’assoir 30 secondes en silence avant de partir en voyage, ou bien taper 3 fois du pied le bas de la porte en sortant ( TOC de « conjuration » ). Il y a aussi le « Toc de la rose blanche » ( je ne peux pas en dire plus car elle fait partie de mon jardin secret ).
-Que penser du regard des autres dans ces cas là ?
Les gens qui m’aiment acceptent avec sourire mes anciens et mes nouveaux tocs…et TOC !
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Jean-Pascal Guillon
Le blogging est un hobby mais le bien-être, la nature et le développement, que d'aucuns qualifieront de durable et moi plutôt de responsable, sont de vraies passions. Lecture et écriture sont pour moi des outils de détente et j'espère au travers de mon blog vous communiquer mon intérêt pour ces sujets et vous permettre d'améliorer votre qualité de vie. C'est ce que j'ai décidé de faire au quotidien depuis déjà un certain nombre d'années et ça fonctionne pour moi, alors pourquoi pas pour vous?