Les chercheurs de l'University College London, de l'Université d'Edinbourg et de Sydney ont pris en compte la santé mentale de participants non diagnostiqués avec un cancer et leur risque (incidence) de décès de cancer à 10 ans via la méta-analyse de données de 16 études de cohortes. Les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles (âge, sexe, indice de masse corporelle (IMC), niveau d'études, tabagisme et consommation d'alcool). Leur analyse montre que les niveaux de détresse mentale les plus élevés, vs les plus faibles, sont associés à :
-un risque de décès de cancer colorectal accru de 84%,
-un risque de décès de cancer de la prostate accru de 142%,
-un risque de décès de cancer du pancréas presque multiplié par 3,
-un risque de décès de cancer de l'œsophage x par 2,59,
-un risque de décès de leucémie presque multiplié par 4.
En prenant en compte tous les types de cancer combinés, les personnes ayant le plus haut niveau de détresse mentale s'avèrent 32% plus susceptibles de mourir d'un cancer.La détresse psychologique, un facteur de risque à part entière ? Il est donc essentiel de mieux comprendre le rôle de la détresse psychologique dans l'étiologie et la progression du cancer du cancer, car la détresse psychologique semble induire voire prédire le risque décès de certains types de cancer. Ces résultats suggèrent que la détresse psychologique, certes à un niveau moindre que d'autres facteurs comme l'alcool ou le tabac, pourrait être considérée comme un facteur de risque à part entière.
De nombreuses raisons plaident pour cet impact de la santé mentale sur le risque de cancer, dont les liens biologiques possibles comme des niveaux élevés d'inflammation dans le corps liés au stress psychologique, l'effet du stress sur les hormones et notre système immunitaire, ou des facteurs comportementaux liés à l'état mental, comme le fait de participer ou non au dépistage.
January 25 2017 DOI: 10.1136/bmj.j108 Psychological distress in relation to site specific cancer mortality: pooling of unpublished data from 16 prospective cohort studies