Ici, les chercheurs de la Chongqing Medical University (Chine) et de l'University of British Columbia (Canada) ont travaillé sur des souris modèles d'Alzheimer. Leur étude constate que les souris déficientes en vitamine A présentent un développement anormal d'agrégats et de touffes de protéines caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. Au-delà, la descendance de ces souris présente des capacités cognitives réduites, telles qu'évaluées par le test du labyrinthe.
Ces résultats sont également confirmés chez les humains : les chercheurs ont en effet analysé des prélèvements sanguins de 330 participants âgés en moyenne de 77 ans, résidant dans des foyers de soins chinois. Leurs capacités cognitives ont été évaluées via le Mini-Mental State Examination (MMSE), l'échelle d'évaluation ADAS-Cog ( Cognitive subscale of the Alzheimer's Disease Assessment Scale ) et l'échelle Clinical Dementia Rating Scale (CDR). Des prélèvements sanguins ont été effectués pour l'évaluation des niveaux de vitamine A. L'analyse confirme le lien entre les niveaux de vitamine A et la déficience cognitive. Précisément :
-61% des participants présentaient un taux normal de vitamine A dans le sang
-26% présentait une carence marginale
-les scores aux tests CDR et d'ADAS-Cog sont moins bons chez les participants présentant une carence ou une carence marginale vs avec des taux de vitamine A normaux,
-aucune différence en revanche n'est constatée dans les scores MMSE ou dans la réalisation des activités quotidiennes. Sauf lorsque les chercheurs analysent conjointement les données des groupes moyennement et sévèrement déficients.
Carence en vitamine A et augmentation du déclin cognitif : les chercheurs suggèrent ainsi, avec ces travaux, menés chez l'animal et confirmés chez l'Homme que la carence en vitamine A est corrélée à une augmentation du déclin cognitif chez les adultes plus âgés. A l'appui de cette association, ils constatent qu'une carence même légère en vitamine A favorise le dépôt de la plaque amyloïde chez les souris modèles Alzheimer et conduit à des déficits de mémoire. Ainsi, la supplémentation en vitamine A pourrait être une approche complémentaire possible pour la prévention et le traitement de la maladie d'Alzheimer.
Attention, prendre une supplémentation en vitamines n'est pas anodin et il est important de toujours consulter un médecin. D'autant qu'il est possible d'assurer les apports nécessaires en vitamine A avec un régime alimentaire diversifié et équilibré. De plus, rappelons que les femmes enceintes en particulier ne devraient pas prendre de suppléments de vitamine A ou augmenter leurs apports alimentaires en vitamine A car des niveaux excessifs peut entraîner des malformations congénitales. Pas de supplémentation sans consultation ! De même, les personnes âgées ne devraient pas prendre régulièrement de suppléments de vitamine A qui peuvent augmenter le risque d'ostéoporose et de fractures.
January 27 2017 DOI: 10.1007/s00401-017-1669-y Marginal vitamin A deficiency facilitates Alzheimer's pathogenesis .