En ces périodes de Primaires électorales, les réseaux sociaux sont réellement devenus en France un terrain d'expression pouvant permettre de tirer un certain nombre d'enseignements.
Dans mon dernier article sur l'influence des réseaux sociaux à l'occasion des élections, j'insistais sur le fait que les indicateurs généralement suivis n'étaient pas toujours représentatifs d'une tendance.
Si le nombre de fans d'une personnalité politique représente la taille d'une communauté constituée sur une période plus ou moins longue bénéficiant de l'historique de l'activité politique de ladite personnalité, elle ne peut en aucun cas à elle seule, permettre de tirer des conclusions sur sa popularité à un instant précis.
Le volume de conversations et d'interactions au sujet d'une personnalité politique est alors plus représentatif de l'intérêt suscité.
Mais il ne faut pas oublier une fois de plus, que se limiter à des indicateurs quantitatifs risque de fausser les conclusions que l'on peut tirer.
Dans le cas de François Fillon, le volume de conversations autour du hashtag #FILLON restait stable depuis le début du mois. Or, le pic de discussions observé depuis hier se justifie par l'actualité révélée par le Canard Enchainé.
L'analyse des conversations est indispensable pour s'assurer que les échanges sont positifs ou négatifs. En l'occurrence, les sujets de conversations autour du hashtag #FILLON associent d'autres hashtags permettant d'identifier le sujet principal à l'origine de ce pic d'activité.
Orienter les recherches, c'est aussi la possibilité d'influencer
Ces hashtags, comme le hashtag #PenelopeGate , permettent de fédérer des conversations essentiellement négatives sur le sujet. Leur impact n'est pas neutre puisqu'ils resteront associés sur la durée au hashtag #Fillon et faciliteront tout en pouvant orienter les recherches ultérieures à propos du candidat.
N'oublions pas qu'orienter les recherches, c'est aussi la possibilité d'influencer.L'affaire Pénélope Fillon
Cet usage du hashtag ou de la reprise d'une expression commune, facilite le partage de commentaires, les réactions, l'expression d'avis, tout en augmentant leur visibilité et facilite leur recherche, même plusieurs mois après l'événement.
Ces messages négatifs pour l'image de François Fillon permettront de toucher des personnes qui ne font pas partie de ses communautés et pourront avoir une influence sur leur choix. Les réseaux sociaux peuvent donc réellement contribuer à influencer en permettant de diffuser largement des informations et de les rendre facilement accessibles au plus grand nombre.
Le fait que l'expression " Affaire Pénélope Fillon " apparaisse dans les 'Trending Topics' de Twitter, montre bien la puissance des réseaux sociaux pour fédérer autour d'un sujet et contribuer à la visibilité d'un message.
Le nombre de conversations sur une même thématique doit donc servir d'indicateur pour identifier le ou les sujets d'attention mais doit ensuite amener à une étude des verbatims pour qu'une analyse puisse avoir du sens. Au-delà du seul hashtag du nom d'une personnalité politique, suivre les hashtags associés permettra de mieux cerner l'activité réelle autour d'elle ainsi que l'évolution de sa popularité. Nous sommes loin du nombre de fans comme indicateur de popularité...