Envie de shopping ? Appelez l'ambulance !

Publié le 24 juin 2008 par Zoerose

Nos gouvernements accusent souvent les français de profiter du système. Il semble que nous ne soyons pas les seuls à utiliser le système à des fins pas toujours très honnêtes ...
Je vous laisse lire ce petit article extrait du COURRIER INTERNATIONAL :

C’est l’été. Mme Tremblay, 68 ans, souhaite aller au centre commercial s’acheter une belle robe. Plutôt que d’appeler un taxi ou de prendre l’autobus, elle compose le 9-1-1. Elle se plaint d’une douleur à la poitrine. Et quelques minutes plus tard, l’ambulance arrive.
A toute vitesse, Mme Tremblay est transportée à l’hôpital. Les ambulanciers déposent leur cliente aux urgences et partent répondre à un autre appel. Mme Tremblay attend quelques minutes. Puis, plutôt que de s’enregistrer, elle quitte les lieux. Elle marche doucement vers le centre commercial, qui, comme par hasard, se trouve à un coin de rue de l’hôpital. Gratuitement et en un temps record, Mme Tremblay se retrouve dans sa boutique préférée.
La députée adéquiste [du parti Action démocratique du Québec] de Saint-Jean-sur-Richelieu, Lucille Méthé, est bien au fait de cette situation. Dans sa ville, l’hôpital est situé juste à côté d’un centre commercial. “Les gens pour qui le service ambulancier est gratuit prennent l’ambulance pour aller magasiner. C’est moins cher qu’un taxi ! C’est déplorable. Ça fait perdre beaucoup d’argent”, dit-elle.
Si des personnes peuvent abuser ainsi du système, c’est qu’aucun enregistrement obligatoire n’est effectué à l’arrivée d’un patient par ambulance. Mis à part les cas graves, qui sont transférés de civière à civière, tous les autres patients s’enregistrent eux-mêmes aux urgences. Certains en profitent pour prendre la poudre d’escampette.
Selon la loi, les techniciens ambulanciers paramédicaux n’ont pas le droit de refuser de transporter un usager. Même si un appel semble injustifié, ils ont l’obligation de transporter chaque personne. Certains sont frustrés de cette situation. “Des fois, des paramédicaux arrivent chez quelqu’un qui a appelé pour une urgence respiratoire, et cette personne attend sur son balcon avec sa valise en fumant une cigarette”, dit le porte-parole d’Urgences-santé, André Champagne. “C’est frustrant. Mais nous ne pouvons pas refuser un transport. On peut seulement espérer que la population change ses habitudes.”