Enthousiasmé par les retours très positifs autour du film lors de ses différentes sorties mondiales, et plus récemment par ses nombreuses nominations aux Oscars, je dois dire que j’attendais impatiemment de pouvoir enfin le découvrir. Malheureusement, si celui-ci présente, à n’en pas douter, plusieurs motifs de satisfaction, il souffre néanmoins de quelques défauts qui l’empêchent d’être le drame majeur qu’il aurait pu être.
Ainsi, malgré un scénario solide qui parvient à distiller avec retenue un grand nombre d’émotions, la trajectoire du personnage principal pose rapidement question. La logique narrative aurait effectivement voulu qu’il change, ou au moins qu’il évolue, au contact de son neveu pour tenter de surmonter ses traumas. Chose qu’il ne fera jamais vraiment, condamnant du coup le long-métrage au statisme le plus complet. Certes, chacun appréhende le deuil différemment mais un minimum de cheminement psychologique me semble tout de même nécessaire pour véritablement emporter le spectateur. A moins que cette absence de résolution provienne d’un choix volontaire du réalisateur, mais il aurait alors fallu l’assumer pleinement en insistant par exemple sur le caractère irréparable du personnage, plutôt que d’orchestrer une conclusion faussement optimiste. D’un point de vue purement technique, on regrettera aussi le montage parfois très approximatif, ainsi que l’utilisation abusive de musiques, bien souvent pas du tout en phase avec les images.
En conclusion, Manchester by the Sea s’avère donc être un drame inégal, tout à la fois poignant et décevant. Emmené par un casting irréprochable, Casey Affleck en tête, le film souffre toutefois d’une écriture discutable, et d’un montage parfois hasardeux, qui l’empêchent d’atteindre tout son potentiel.