Je n' aime pas ce pronom... sans nom
Il est sans personnalité
L'indéfini qui définit notre vraie ambigüité
On ne dit pas son nom, on n'a pas d'identité
On porte un masque, on est masqué
Pronom garant de notre foncière médiocrité
On triche... on triche... on triche
On confond les pauvres et on défend les riches
On n'aime pas l'effort mais les plus forts
On regarde la victoire et on ne s'attarde pas sur les moyens qui l'ont assurée
On ne pense pas à la recherche, on récompense ceux qui trouvent ou s'y retrouvent.
On loue une entreprise qui ouvre et on blâme une entreprise qui ferme.
On n'ouvre la porte qu'à ce qui rapporte
On chérit les gagnants, on châtie les perdants
On porte aux nues les vainqueurs et on demande de la retenue aux vaincus.
On veut régner sans partage sur un monde perçu comme un village.
On veut être le berger qui fait bouger le troupeau
On est d'aucun bord comme le sort
Qui ne sourit qu'à celui qui s'en sort
On... on... on...
C'est le prénom impersonnel de Macron
Qui dit en marche pour dire "Marchons ! Démarchons !"
C'est encore le marché qui nous fait marcher
C'est le "on" qui est en marche
Même si c'est toujours à reculons.
C'est le parti des sans parti
Le pari des sans patrie
Qui fait marcher les plus nantis comme les plus démunis, au pas
Qui dit remettre le destin entre leurs mains
Et on le croit sous prétexte qu'il est là
Pour arranger et non pour déranger
Pour échanger et non pour les changer
On... on... on y croit
C'est l'étranger qui leur est le plus familier
Et pour une raison facile à deviner :
Ce sont eux qui l'ont invité ou inventé
On ment, on se ment, on nous ment...
On... on... on... exit le nous.
Le "on", c'est la bête de somme qu'on oppose à ce que nous sommes.
Pour vivre plus joyeusement, plus librement, plus dignement
Il faudrait y renoncer pour de bon
Ne plus dire : ON
Mais dire : NON... nous ne marchons pas.