Sitôt les espaces de contrôle et de billetterie franchis, vous vous dirigerez vers la bibliothèque-musée de l'Opéra - il faut chercher, les indications sont lacunaires, mais il y a pire enfer que de se perdre en si somptueux dédale ..- pénétrerez au coeur d'un écrin de rêve.
Issues de collections publiques et privées, quelque cent trente pièces, robes, costumes de scène, esquisses, dessins, portraits, tableaux, maquettes de décors, lettres, livrets d'opéra... illustrent le parcours de ce Russe juif dont le nom est communément associé à celui de son compatriote Diaghilev, fondateur des Ballets russes, révèlent les nombreuses facettes du génie, de l'homme-orchestre. Car Léon Bakst concevait opéras et ballets comme un tout, opérant une harmonie totale entre décors, mobilier, costumes, musique, danses,... et d'une palette chromatique tonique, exubérante, travaillait la "puissance émotionnelle des couleurs."
Si les décors de Shéhérazade (1910) restent présents dans toutes les mémoires, offrant au public parisien l'exotisme oriental et voluptueux dont il est friand, Bakst anticipera le déclin de cette mode pour se retourner vers l'Antiquité.
Coqueluche du Tout-Paris -à l'instar de notre chère comtesse Greffuhle - il compte nombre d'amis écrivains- citons Proust, Cocteau et même Guillaume Apollinaire Robert de Montesquiou et notre compatriote Emile Verhaeren - est proche de l'avant-garde artistique et de Picasso en particulier
Son influence dans le monde des arts et de la mode est manifeste et perdure dans les collections d'hommage que créeront Yves Saint-Laurent (1991), Karl Lagerfeld (1994) et John Galieno pour Dior (1998), visibles dans la dernière section de l'exposition et d'un parcours, en tous points, envoûtant.
Je vous le recommande vivement
Apolline Elter
Bakst - Des Ballets russes à la haute couture
Du 22 novembre 2016 au 5 mars 2017
Palais Garnier -
Commissaires de l'exposition : Mathias Auclair, Sarah Barbedette et Stéphane Barsacq