En attendant la sortie de l’adaptation cinématographique du premier cycle en février 2017, je me suis attaqué à ce dixième tome qui ouvre le troisième cycle de cette saga.
Au fil des tomes du cycle précédent, le duo Vehlmann/Gazzotti (« Des Lendemains sans Nuage ») avait dispersé les cinq héros (Camille, Leïla, Terry, Yvan et Dodji) qui errent dans les limbes en compagnie d’autres enfants décédés, développant ainsi plusieurs trames en parallèle. Ce dixième volet se concentre néanmoins surtout sur Terry, qui a trouvé refuge au sein d’un grand hangar qui abritait le 5ème Salon du Jouet. Accompagné du Maître des Couteaux, le plus jeune de la bande des cinq va tenter de construire une « machine à démourir » qui lui permettra de quitter ce Monde des Limbes et de retourner chez les vivants. L’apparition soudaine de Camille va cependant perturber son plan et plonger son compagnon dans une folie meurtrière…
En parallèle, Fabien Vehlmann laisse également entrevoir ce qu’il advient des autres enfants de la bande suite à la conclusion assez mortelle du tome précédent. Si Camille a droit à une étrange apparition aux yeux rouges, Leïla se retrouve plongée dans un sommeil sans rêve suite au coup d’arbalète du tome neuf, tandis qu’Yvan se retrouve en bord de mer dans la maison de vacances familiale suite à sa noyade. Dodji n’est pas beaucoup mieux loti puisqu’il se retrouve prisonnier du Maître Fou à Fortville.
À l’aide d’une narration impeccable, Fabien Vehlmann installe non seulement une ambiance d’angoisse et de mystère, mais il propose surtout une aventure prenante. S’il enveloppe l’ensemble d’une bonne dose d’angoisse, il parsème également son suspens de fraîcheur et d’humour… mélange qui fonctionne à merveille.
Si le cycle précédent invitait à découvrir l’organisation sociale et politique de la citée de Néo-Salem, tout en distillant quelques informations sur les « 7 familles », Fabien Vehlmann avait gardé suffisamment de matière sous la main pour nous tenir en haleine lors de ce nouveau cycle. Cette suite n’apporte à ce titre pas beaucoup de réponses, mais ne manque pas de nous tenir en haleine.
Visuellement, le dessin assez rond et légèrement caricatural de Bruno Gazzotti est d’une grande lisibilité et donc très adapté à un public plus jeune. La mise en couleur sied également très bien à ce monde peuplé d’enfants attachants à la bouille bien sympathique. Mais attention, cette série n’est pas aussi gentillette qu’elle n’en à l’air, comme en témoignent les nombreux morts, la torture infligée à Dodji ou la course poursuite à la tronçonneuse dont est victime Terry, sans même parler du fait que ces enfants errent dans les limbes.
Bon, il ne me reste plus qu’à aller voir le film avec mes enfants en attendant la sortie du onzième volet !