Peu fréquente, la bursite de la patte d’oie ou bursite ansérine peut néanmoins provoquer une douleur et une incapacité fonctionnelle significatives du genou. Il s’agit d’une inflammation de la bourse ansérine (bourse de la patte d’oie) qui est située sous les tendons des muscles de la patte d’oie, c’est-à-dire les muscles semi-tendineux, gracile et sartorius. Ces muscles s’insèrent sur le côté médial du tibia (sur sa face interne).
Cette pathologie est particulièrement courantes chez les jeunes qui pratiquent des sports caractérisés par de brusques mouvements latéraux du genou et chez les personnes plus âgées atteintes de lésions concomitantes au niveau des articulations.
Comment se manifeste la bursite de la patte d’oie ?
La douleur est ressentie au niveau de la face interne de l’articulation du genou, et s’aggrave lors d’un valgus passif et d’une rotation externe du genou. Les mouvements, en particulier une flexion et une rotation externe du genou, aggravent la douleur, tandis que le repos et la chaleur apportent un certain soulagement. Fréquemment, le patient est dans l’impossibilité de s’agenouiller ou de descendre des escaliers. La douleur est constante et de nature sourde et vague.
Elle peut créer des troubles du sommeil. La présence concomitante d’une bursite prépatellaire superficielle et profonde, d’une tendinite, d’une arthrite ou d’une luxation interne du genou peut compliquer le tableau clinique après un traumatisme de l’articulation du genou.
Fréquemment, le ligament latéral interne est également atteint si le patient a subi un traumatisme de la face interne de l’articulation du genou. Si l’inflammation devient chronique, une calcification de la bourse de la patte d’oie peut survenir.
Comment on fait le diagnostic d’une bursite de patte d’oie ?
Tout d’abord, une consultation chez un médecin spécialiste (orthopédie, rhumatologue ou médecin du sport). L’examen révèle :
• Douleur ponctuelle à la palpation de la face antérieure du genou juste au-dessous de la face interne, à l’endroit de l’insertion tendineuse de la patte d’oie.
• Gonflement et une collection de liquide entourant la bourse sont souvent présents.
• On constate quelquefois la présence d’une tuméfaction (grosseur) due à l’accumulation de liquide en périphérie de la bourse ansérine.
• Quand on demande au patient de fléchir son genou, tout en s’opposant à cette flexion, on constate l’apparition d’une douleur. Si l’on arrête de résister à cette flexion de façon soudaine, on constate une augmentation marquée de la douleur.
Examens complémentaires
• Radiographies standard du genou : elles montrent quelquefois la présence de calcifications de la bourse ansérine. On constate également des calcifications des tendons des muscles de la patte d’oie. Ceci peut être la traduction d’une éventuelle inflammation chronique (c’est-à-dire s’étalant sur une longue période).
• L’IRM du genou : elle est demandée quand on soupçonne une tumeur ou une autre pathologie.
• Selon le tableau clinique présenté, des analyses biologiques supplémentaires, comprenant une numération-formule sanguine (FNS) et une vitesse de sédimentation (VS), peuvent être réalisées.
Comment traiter une bursite de la patte d’oie ?
Le traitement initial de la douleur et de l’incapacité fonctionnelle dues à une bursite de la patte d’oie doit comprendre l’association d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou d’inhibiteurs de la cyclo-oxygénase-2 (COX-2) et une kinésithérapie.
L’application locale de chaleur et de froid peut aussi être bénéfique. Il est également nécessaire d’éviter les activités répétitives à l’origine de l’évolution de cette pathologie douloureuse.
Chez les patients ne répondant pas à ces modalités thérapeutiques, l’infiltration de la bourse de la patte d’oie avec un anesthésique local et un corticoïde (bupivacaïne et de méthylprednisolone) peut constituer l’étape thérapeutique suivante.