Portées par les « Solaria Labs », structure d'incubation d'idées récemment mise en place par l'assureur, ces API (« interfaces de programmation applicative ») seront prochainement proposées à tous les développeurs qui désirent créer des solutions favorisant la prévention ou facilitant la vie des automobilistes. Pour une efficacité optimale, les fonctions publiées combineront des accès à des ressources publiques, à des données internes et à des services conçus spécifiquement par la compagnie.
Afin de démontrer la valeur potentielle de sa démarche, les équipes d'innovation de Liberty Mutual ont conçu une application de démonstration qui permet à son utilisateur de sélectionner un trajet en fonction du risque d'accident qu'il représente et qui, en cas de sinistre (léger), réalise une évaluation en temps réel du coût de réparation des dommages subis par le véhicule grâce à une simple photographie… et des algorithmes d'apprentissage automatique appliqués à une base de données d'images de référence.
Après les API qui rendent possible cette application, la compagnie promet d'introduire une série de services additionnels dans le courant de l'année. Elle évoque, par exemple, l'ouverture de données sur les vols de voitures, sur les règles et contraventions de stationnement, sur les accidents, sur la consommation de carburant, sur les rappels de constructeurs… continuant de la sorte à agréger des informations de sources diverses – internes et externes – de manière à stimuler la créativité dans de multiples directions.
Les arguments qu'avance Liberty Mutual pour justifier le déploiement d'API ne réservent pas de surprise : il est perçu comme un moyen d'accélérer l'innovation, notamment en collaborant avec des startups. Il est intéressant de souligner ici l'alignement particulier de cette position avec les objectifs stratégiques assignés aux « Solaria Labs », qui mettent l'accent sur les partenariats et les enjeux d'attraction de talents extérieurs. Avec une telle mission, l'ouverture aux développeurs est naturellement plus aisée à défendre…
Alors que le secteur s'éveille aux mutations sociétales qui menacent ses métiers (avec la prolifération des objets connectés, l'émergence des voitures autonomes, les défis du changement climatique…), les assureurs doivent prendre conscience de la nécessité de renforcer leurs capacités de transformation. Pour y parvenir avant d'être dépassés, ils n'auront d'autre choix que de coopérer avec d'autres acteurs et, donc, de fournir les moyens les plus accessibles possibles d'intégrer leurs services et leurs données…