Ce qui m'avait frappé dans la princesse de Clèves, je le retrouve chez Musset : le noble vivait au Club Med. Sa vie n'était que réjouissances et plaisirs. Et sentimentalité incompréhensible aujourd'hui. C'est peut-être ce qu'a rêvé pour nous Marx. Et ce que la gauche a essayé de réaliser.
Mais le noble ne voyait pas ainsi les choses. Ce qui faisait sa force c'était son mépris de la mort. La guerre était un jeu, comme la chasse. Il y vivait des émotions fortes. Il lui devait sa domination sur une population qui, elle, craignait pour son existence. Quant au loisir, c'était le moyen de tremper sa force d'âme en la confrontant à la tentation. Il transformait le dilettantisme en esthétique, en "culture" dirait-on aujourd'hui. Ce qui ne tue pas renforce.
Mais, à trop tenter le diable, le néant a eu le dessus sur le noble. Comme quoi le nihilisme n'a pas que du bon.