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Esprit, es-tu là? Louis II de Bavière au regard des médiums du Progrès spirite

Publié le 24 janvier 2017 par Luc-Henri Roger @munichandco

Esprit, es-tu là? Louis II de Bavière  au regard des médiums du Progrès spirite

Exemple de page-titre de la revue

Comment les spirites de la Belle Epoque voyaient-ils le Roi Louis II, c'est ce que nous apprenons a la lecture de deux articles consacrés à la mort du Roi de Bavière dans Le Progrès spirite, qui fut l'organe de propagande de la doctrine spirite d'Alan Kardec. le premier article date de 1897, le second de 1900.
Le Progrès spirite du 20 février 1897
La Fédération spirite universelle publie dans son organe Le Progrès spirite du 20 février 1897 le récit d'une expérience médiumnique au cours de laquelle le médium écrivain avait contacté l'esprit de John Wilmot, Comte de Rochester, qui de son vivant était célèbre pour sa méchanceté qui s'exprimait notamment dans les drames qu'il écrivit, et qui aurait calomnié Louis II dans u de ses ouvrages. Lors d'une séance médiuminique à deux médiums, le Comte, qui veut s'excuser de sa calomnie,  se serait exprimé en ces termes:

Esprit, es-tu là? Louis II de Bavière  au regard des médiums du Progrès spirite

John Wilmot, 2e Comte de Rochester (attribué à Jacob Huysmans). National Portrait Gallery

 
  "Mes chers amis, je viens à vous heureux de me communiquer à d'aussi bons coeurs, à d'aussi pures consciences. Il parait que j'ai commis une faute, un jour, dans un de mes drames. Je suis prêt, dans ce cas, à la réparer.      Nous sommes surpris de ce langage concernant une personnalité des plus considérables de l'histoire contemporaine, dont la mort fit grand bruit en Europe et plus particulièrement en Allemagne.     Une personne d'entre nous, autre que le médium écrivain, se sentant irrésistiblement sous l'impression médianimique de ce personnage, insiste auprès de Rochester pour qu'il rétablisse les faits, dans l'intérêt de la Justice et de la Vérité.        En réponse, le message continue :      « Je déclare que ma pensée n'a pas été de commettre une injustice ; si cependant je l'ai commise, vous me connaissez assez  pour savoir que je n'hésiterai pas devant  un devoir.       ROCHESTER. »      Nous constatons encore quelques hésitations; le même médium en appelle à la conscience de Rochester et nous obtenons ces mots:         « — Je veux bien déclarer que j'ai pu être trompé. »         Le médium, toujours plus pressant, insiste de nouveau pour les mêmes raisons :         » — Eh bien ! Je vais m'informer de plus près. »      Et alors nous sont données, après quelques instants d'attente, en caractères gros et fermes, absolument différents de l'écriture du médium écrivain, ces lignes que nous reproduisons entre guillemets et en italiques :      « Louis est un noble coeur. Je regrette « de l'avoir offensé, et mon récit de sa « mort fat une erreur que je reconnais. « — Il est là, et il m'entend. »      Ce n'est pas tout. — Il se produit alors un phénomène de deux incarnations tout à fait original et particulièrement intéressant :      Les deux médiums éprouvent une sensation de satisfaction, de joie intime, profonde, qui envahit ces interprètes inconscients des deux esprits qui se sont rencontrés, et, soudain, se levant, se donnent d'un geste admirable, le plus noble, le plus chevaleresque, la poignée de main la plus loyale que nous ayons jamais vu échanger.      La réconciliation était faite entre deux grands esprits : John Willmot, comte de Rochester (1648-1680) reconnaissait, après plus ample informé, les erreurs d'appréciation qu'il avait portées sur la vie et la mort du roi Louis II de Bavière, dont tout le monde a connu la fin tragique.       Le drame auquel il est fait allusion aurait été reproduit, par Rochester dans l'un de ses admirables ouvrages, d'après des données qui se rapprochent un peu des renseignements officiels qui ont été fournis, mais qui ont le défaut de n'être qu'un tissu de mensonges et de perfidies.' Louis a été la grande victime d'un crime abominable dont l'instigateur vit encore et traîne en Allemagne les jours maudits d'une vieillesse honteuse, après avoir joui pendant un demi-siècle de la gloire la plus insolente.      Pour conclure :   Comment expliquer ce besoin de réhabiliter une victime, si l'auteur d'une erreur, Rochester, n'existait pas avec toute son individualité ? Et qu'importerait à Louis II l'aveu et la rectification de cette erreur, si lui-même n'existait pas davantage ?    Comment ce besoin de réparer une injustice se serait-il manifesté, si la nécessité delà Justice ne s'était affirmée, comme un impérieux devoir, à la conscience de Rochester et n'avait exigé de lui qu'il rétablit l'exactitude des faits, son amour-propre dût-il en souffrir? Qu'est-ce encore, sinon 1 indication évidente que l'Amour, la Vérité et la Justice sont pour tous des lois absolument inéluctables?
BEAUDELOT"
Le Progrès spirite du 5 septembre 1900 
Le Progrès spirite du 5 septembre 1900  contestelL'interprétation d'une autre revue spirite L'Echo du merveilleux qui faisait de Louis II la réincarnation du prince Horemseb et de Richard Wagner celle d'un certain Mage Chitéen.
"HOMMAGE A LA MÉMOIRE D'UN JUSTE
     Dans le numéro de l'Echo du Merveilleux du 1er août, M. George Malet consacre un long article au « charmeur de Memphis », le beau, mystérieux et cruel prince Horemseb, qui, d'après le récit de « Rochester », vivait dans la vieille Egypte, au temps de la reine Hathasou.      Voici comment M. Malet termine son article. :     « Après mainte incarnation, toujours poursuivi par les ombres irritées de ses victimes, le prince Horemseb était devenu le roi Louis II de Bavière, et il semblait devoir, sous cette dernière forme, se racheter de ses vieux crimes en partie expiés, lorsque par malheur il rencontra le mage Chitéen en la personne de Richard Wagner. Le mage noir reconquit sa fatale influence sur son disciple. Par sa musique étrange et sauvage, il le ramena aux rêves stériles et malsains.       «Le Roi eut pu se reprendre dans la solitude où il était renfermé comme fou, loin du dangereux Wagner (1), Mais, dans le médecin qui le surveillait, il reconnut justement ce même grand prêtre qui lui avait mis le couteau dans la gorge, à Memphis : de là le désir de vengeance du Roi et cette lutte, mystérieuse où tous deux périrent ! »       Ainsi, le Roi Louis II de Bavière, ce dilettante, ce rêveur, ce médium si remarquable, est encore traité de fou par ceux qui ignorent ou méconnaissent sa véritable histoire ! Nous avons déjà protesté contre cette appréciation des adversaires du Roi Martyr, comme aussi contre l'idée, qu'ils ont répandue, de son suicide. Nous devons protester, en outre, avec véhémence contre cette autre insinuation que la belle et grande musique de Wagner, que le monde entier admire, aurait eu une influence désastreuse sur le cerveau soi-disant déséquilibré du Roi.      On oublie que Louis II était musicien lui-même, qu'on a retrouvé dans ses papiers des manuscrits (écrits de sa main) de ses compositions musicales, souvent faites en compagnie de Richard Wagner. La musique du Maître répondait donc aux propres idées du Roi et ne pouvait l'influencer défavorablement. On peut dire que Louis II et Wagner furent deux âmes-soeurs. Ils brûlaient tous les deux de l'amour du vrai, du juste, du beau. Ils adoraient les arts. Le Roi fut le protecteur, le bon génie et l'ami c'u grand musicien.     Nous avons reproduit, dans le Progrès Spirite, l'admirable lettre écrite par Louis II à Richard Wagner, au sujet de l'insuccès primitif d'une de ses pièces. Cette lettre dénote, en même temps qu'un goût artistique très développé, une rectitude de jugement absolue, une délicatesse de sentiments incomparable.       Nos lecteurs apprendront avec plaisir comment les Bavarois rendent hommage, quand l'occasion s'en présente, à la mémoire de Louis II :
CORRESPONDANCE D'ALLEMAGNE:
     1er septembre 1894. « Des scènes extraordinaires ont eu lieu à Murnau, en Bavière, à l'occasion de l'inauguration d'un buste de feu le roi Louis II, cérémonie à laquelle aucun membre de la famille royale n'avait cru devoir assister. Les paysans de Garmisch ont brisé et décapité la statue du prince régent Luitpold tnudis que dans un autre village, à Partenkirchen, le buste du régent a été enlevé du parc de Wittelsbach et jeté dans la rivière de Loisach, où l'on en a retrouvé les morceaux.    « D'après une correspondance adressée à l'Etoile Belge, ces manifestations étaient moins antidynastiques que dirigées contre les tendances prussiennes du prince régent Luitpold.      « Cela résulte jusqu'à la dernière évidence d'une brochure distribuée à cette occasion parmi le peuple et dans laquelle  l'auteur, s'adressant à Louis II, dit :        "Si toi, noble souverain de la Bavière, tu avais trouvé la sympathie nécessaire dans ton entourage le plus immédiat, tu serais encore vivant à l'heure qu'il est, pour le bonheur de ton peuple qui, aujourd'hui, souffre d'une situation qui devient de plus en plus insupportable. ».      « Dans un autre passage, le Roi Louis s'adresse à Dieu, pour le prier d'intervenir, afin que « le bon pays de Bavière ne soit pas absorbé par un Etat soldatesque qui ne ménage pas la sueur du peuple ».      « Plus loin, un montagnard invoque Louis II :    « Quand nous pensons à toi, nos yeux se remplissent de larmes. Les temps sont devenus plus mauvais, il y a trop de vents du- Nord. La vie est moins agréable depuis qu'il y a tant d'Allemands du Nord dans nos montagnes. »      Voilà comment le Roi Louis aimait son peuple et comment son peuple l'aimait. .Nul, parmi ces paysans qui l'adoraient, n"a ajouté foi à la double fable de la folie et du suicide de ce roi qu'ils aimaient à appeler Louis le Chaste et le Bien-Aimé.      Une touchante reproduction photographique, faite à Munich et portant la date de la mort de Louis II (13 juin 1886), représente un ange aux traits de femme — le Génie de la Bavière —- planant sur le fatal lac de Starnberg. Rien n'est saisissant comme cette majestueuse forme blanche, aux ailes sombres déployées, laissant flotter de son front un long voile de crêpe funèbre (symbole du pays en deuil), l'index de la main droite posé sur ses lèvres, dans une attitude de muette angoisse, d'inexprimable douleur. De là main gauche, l'apparition tient une couronne royale, qu'elle semble retirer du milieu des roseaux, dans les eaux du lac solitaire où fut retrouvé le corps du rot. De la petite croix qui surmonte cette couronne sort une douce lueur qui se répand autour d'elle, figurant le nimbe des martyrs.           Au bas de la photographie, ces mots significatifs : « Un éternel mystère. » ■ C'est derrière cette photographie que fut collé par une main pieuse l'article reproduit plus haut et qui témoigne du profond attachement du peuple de Bavière à la mémoire de Louis II. Ceux qui savent combien ce peuple est calme et doux, réfractaire à toute protestation violente, à toute idée révolutionnaire, comprendront mieux encore, devant sa surexcitation extraordinaire et les troubles qui se sont produits à Murnau en 1894, quel amour, quelle tendre vénération il conserve pour le souverain aux idées larges et généreuses qu'une mort cruelle et mystérieuse lui a ravi.      Après avoir lu, dans l'Echo du Merveilleux, les inconscientes attaques dirigées contre feu le roi Louis II de Bavière, notre soeur « Espérance », se mettant en communion d'âme avec ses guides de l'espace, écrivit spontanément les lignes suivantes; qui sont en même temps une protestation et une prière, cf par lesquelles anous terminerons cet article :      "Mensonge! régneras-tu donc toujours ici-bas en effronté calomniateur? Non ! Non! !La sainte Vérité révélera tout à la connaissance du monde. C'est écrit dans l'Au-delà!        « La vie et la mort de Louis II ont eu les Anges du Seigneur pour témoins. Louis « le Bien-aimé » de ses peuples! Louis, le Roi saint! le Roi martyr! comme Richard Wagner , cette grande âme, croyait en la doctrine spirite : donc, pour une certaine catégorie de  gens, ILS ÉTAIENT FOUS! Leur mémoire est vénérée par tous ceux qui connaissent la Loi Divine d'Amour et d'Harmonie et y conforment leurs aspirations.      « Mais cette loi est trop peu comprise ici bas, hélas ! car elle est délaissée pour d'autres poursuites; et là où devraient récrier les bienfaisantes qualités qu'elle commande l'homme l'étouffé par son cruel égoïsme voilant « la face du ciel » et créant ses propres ténèbres.     « O Christ consolateur! fais que ton aimable présence soit sentie parmi nous, afin que le règne d'Amour et d'Harmonie vienne ramener la paix en chassant de cette terre la nuit d'impénitence et d'erreur. » (1) Le roi n'a jamais été renfermé; ceci est une erreur complète.
LA RÉDACTION."

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