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De retour, dubitatif, mais d’autant plus résolu…

Par Francois155

Bon, je n’ai pas lu l’intégralité du Livre Blanc récemment livré au public et, vu l’épaisseur du pensum, il va me falloir un moment, sauf miracle (du style ouverture d’une faille spatio-temporelle me permettant de vaquer tranquillement à mes occupations, tandis que le monde aura la politesse d’attendre mon retour), avant que je me le farcisse en entier. J’ai consulté, en revanche, quelques résumés et certaines réactions qu’il a pu susciter, le tout oscillant, me semble-t-il, entre l’hostilité franche et inquiète (l’initiative Surcouf étant emblématique de cette position), l’approbation pragmatique et froide d’un document qui colle à son temps et aux exigences nouvelles que le pouvoir politique a formulé on ne peut plus clairement ; avec, entre les deux, le salut de quelques bonnes idées sur fond de restrictions budgétaires conséquentes. Point d’enthousiasme, en revanche, de hochements de têtes admiratifs et de sensation qu’un souffle nouveau et salutaire balaie plaisamment la pensée stratégique française chez les commentateurs.

Je reste, je l’avoue, dubitatif devant la grande œuvre de la présidence actuelle en matière de défense : je n’ai aucun doute sur les réductions d’effectifs, mais je croirai les améliorations quand je les verrai… Le renseignement plus performant (en même temps, savoir sans pouvoir agir ce n’est qu’une partie de la solution), la résilience (excellent concept, mais qui réclame de vrais efforts de la part du politique) ou l’efficience accrue des (maigres) troupes restantes (de même, si extraordinaires que soient les équipements FELIN, ils ne procurent pas le don d’ubiquité), tout cela est bel et bon mais, comme toujours, il est plus facile, et plus rapide, de fermer une garnison que de mettre des sous dans l’escarcelle… Wait and see, donc. Procès d’intention de la part de votre serviteur, sans doute, mais je crains qu’on ne ressente plus rapidement les économies qu’on ne voit se concrétiser dans la réalité les investissements claironnés.

Ce gouvernement, dans moult domaines, a prouvé qu’il était meilleur dans les effets d’annonce que dans l’affichage concret des effets. A priori, je n’ai pas de raisons de penser qu’il en sera autrement dans ce secteur particulier de la politique nationale.

Mais, encore une fois, toutes ces préventions ne sont peut-être que l’expression d’une prudence rétive qui sera balayée par la réalité des faits. Je serais alors le premier à les saluer. Et puis, comme je l’avais dit précédemment, je ne suis pas âme à me morfondre et à contempler mes pieds en maugréant. Tout ne s’arrête pas avec le Livre Blanc, bien au contraire…

Ainsi, en plus de connaître un certain ralentissement causé par des occupations professionnelles accrues, ce blog va-t-il se recentrer sur ce qui a toujours été son objectif principal : utiliser l’exceptionnelle matière (intellectuelle et humaine) mise à disposition du public par ceux qui veulent penser l’avenir stratégique de la France, de l’Europe et du monde pour explorer des voies de renouveau voire, pourquoi pas, en proposer d’inédites ; prendre l’Histoire non plus comme un boulet mémoriel culpabilisant, mais comme une source d’inspiration pour l’avenir à étudier avec sagesse et respect ; pointer les initiatives qui vont dans le bon sens sans s’interdire non plus de dénoncer celles qui nous fourvoient vers l’affaiblissement et la résignation.

Bref, apprendre à penser, former son jugement, patiemment, comme on taille une pierre brute, voir au-delà de certains marigots de basse politique, se tromper sans doute, chercher toujours, revenir sur ses pas, mais en gardant bien présent à l’esprit que c’est l’avenir qui importe le plus, un avenir qui ne se limite pas au prochain exercice comptable, le faire avec sérieux, mais sans arrogance ni prétention, écouter les avis divergents, mais savoir trancher aussi lorsque l’esprit, le bon sens, la morale, la conscience l’imposent.

Être un citoyen, donc, tout simplement, et non un simple consommateur.

Merci à vous, chers lecteurs, de me suivre et de m’encourager dans cette quête, ce travail, cette obligation, cette évidence.

Et en route pour la suite de l’aventure !


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