Les tendinites, pathologie dite d’hyperutilisation, représentent une pathologie excessivement fréquente chez les sportifs, leur siège dépendant de l’activité pratiquée.
La tendinite d’Achille frappe surtout les athlètes, plus particulièrement les coureurs de fond, de demi-fond et les sauteurs. Elle n’est pas l’apanage du sportif professionnel de haut niveau.
Le terme de tendinite regroupe toutes les lésions du tendon qu’elles soient de nature dégénérative, inflammatoire ou de conflit au niveau de l’insertion de ce dernier.
Les tendinopathies entrant dans le cadre de maladies générales (goutte, spondylarthrite…) et les tendinopathies dégénératives de l’homme de la cinquantaine sont exclues volontairement du cadre de ce sujet.
Symptômes et signes cliniques
Le seul motif de consultation est une douleur, le plus souvent unilatérale, du tendon d’Achille ayant des répercussions plus ou moins sévères sur les possibilités d’activité physique. Le diagnostic est purement clinique et repose sur l’association d’une triade caractéristique de toutes tendinites : douleur à la palpation du tendon, douleur à l’étirement passif du tendon, douleur à la contraction isométrique du tendon.
Le bilan clinique permet également d’orienter vers le type de la tendinite : la palpation de nodules est en faveur d’une tendinite dégénérative, une douleur diffuse avec épaississement de la gaine péritendineuse est en faveur d’une lésion inflammatoire, l’existence d’une douleur à la partie basse du tendon et/ou d’une bursite pré- ou rétroachilléenne oriente vers une pathologie du carrefour calcanéen ou tendinite d’insertion.
Examens complémentaires
Les examens complémentaires (biologie, radiographies standard, xérographie, éventuellement échographie) sont utiles pour éliminer d’autres étiologies : maladies inflammatoires, lésions osseuses (par exemple syndrome de la queue de l’astragale, fracture de fatigue du calcanéum…).
Prise en charge de la tendinite d’Achille
Le traitement des tendinopathies d’Achille est avant tout médical et ne deviendra chirurgical que dans un très petit nombre de cas. Le traitement médical comprend un double volet :
le traitement de la tendinopathie proprement dite dont la clé de voûte est le repos et le traitement étiopathogénique quand il existe.
Outre le repos qui peut être complet ou relatif selon la gravité, on associe des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des massages transverses profonds, des étirements passifs et des traitements physiques divers et variés.
Le traitement chirurgical ne s’adresse qu’aux sportifs de haut niveau ou très motivés, chez qui le diagnostic est certain et pour qui le traitement médical suffisamment bien conduit en temps et en qualité a échoué.
Ce traitement chirurgical consiste en une excision de la gaine et un peignage du tendon d’Achille permettant d’une part l’exploration et l’exérèse des lésions dégénératives et d’autre part le renforcement de ce tendon par le développement d’un tissu cicatriciel de bonne qualité.
Des gestes complémentaires tels que l’excision d’une bursite ou la résection de la grosse tubérosité du calcanéum sont parfois nécessaires.
Références : La revue Science & Sports.