Magazine Culture

Le silence est Dior

Publié le 24 janvier 2017 par Le Journal De Personne

Nouvelle série : Pub Analyse
Premier numéro gratuit...

Messieurs,
C'est à vous que je m'adresse dans une apparente revue de presse.

Messieurs,
On dit ciel au singulier, mais cieux au pluriel même si pour vous la grammaire n'est pas essentielle, surtout pour les plus facétieux d'entre vous.

Messieurs,
Certains parmi vous m'ont vivement recommandé de me faire payer par la publicité plutôt que par mes abonnés. Je ne vais pas citer leurs noms parce que ça leur ferait une publicité gratuite et annulerait leur recommandation.

Messieurs,
C'est votre droit d'être avaricieux ou capricieux mais comme je ne veux pas avoir avec vous quelque sujet contentieux que ce soit... je vais essayer de faire au mieux; en faisant " la réclame " que vous réclamez... aujourd'hui on dit " pub " et j'ai en vue : les plus cultivés d'entre vous.
J'y vais :

Messieurs, j'ai devant moi deux petites bouteilles. Pour les non-voyants, je rajoute qu'elles ne sont pas pareilles.
La première est en verre.
La seconde est en plastique.
Laquelle des deux est la plus chic ?
Là n'est pas la question.
Ne nous attachons pas à la forme qui est quasiment la même... mais seulement au fond, dont notre vie souvent dépend.
Le fond n'est pas la forme. Même si Décathlon ne cesse de vous répéter à fond la forme !
Mais comme on ne peut pas s'empêcher d'être profonds, on va essayer de voir les choses autrement.

Messieurs,
Nous sommes en présence de deux bouteilles et nous cherchons à savoir ce qui distingue ces deux merveilles.
Oublions le contenant et examinons le contenu.
La première contient de l'eau de toilette, c'est Fahrenheit de Dior
La seconde contient de l'eau potable, inodore et incolore.

Et pour ceux qui n'accordent de valeur qu'au prix, je précise que la première vaut 50 euros sur le marché et que la seconde seulement 25 centimes.
Pour les moins doués en calcul mental, il faut multiplier par deux cent pour vous y retrouver.

Messieurs,
Je sais que je viens de choquer parmi vous, tous les pernicieux qui trouvent que l'on pousse le bouchon un peu trop loin en faisant payer 25 centimes la mise en bouteille de 25 cl d'eau qui dort.
Il est vrai que nous n'avons pas tous les ressources nécessaires pour reconnaître l'eau de source. Mais sans vous mettre la puce à l'oreille, et comme il s'agit d'oseille, je vous conseille de vous méfier de l'eau qui dort.

Messieurs, j'ai cru voir votre œil attiré par Dior. L'eau qui met le feu à ceux qui n'ont pas assez d'orgueil et qui ignorent que pour bien sentir, il faut sentir bon. Punaise, on vous ment quand on vous dit que l'argent n'a pas d'odeur... oh que si... ça sent fort... ça sent Dior.

Messieurs, puis-je me permettre cette contre-publicité. C'est mon côté incantation qui adore les contre-indications.
Si vous utilisez le contenu de celle ci sans utiliser le contenu de celle là... vous sentirez toujours mauvais. Je veux dire qu'il faut vous laver avant de vous parfumer.
Ah... Dior ne va pas être content.
On croit que l'argent vous donne les moyens de ne pas puer, c'est vrai seulement en partie... parce qu'il vous donne aussi les moyens de rendre le monde puant en privant le plus grand nombre de parfum.

Pour conclure comme La Fontaine, je vous dirai que seule la bonté sent bon !


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