Ang Lee, c'est Hulk, Tigre et dragon ou encore Le Secret de Brokeback Mountain. Il nous a habitué au meilleur et au moins bon. Son dernier film date de 2012 avec un film d'aventure animalier, L'Odyssée de Pi. Ang Lee nous revient avec Billy Lynn's Long Halftime Walk ( Un jour dans la vie de Billy Lynn), une critique sur la guerre et sur la manière dont les américains traitent leurs héros.
En 2005, Billy Lynn, un jeune Texan de 19 ans, fait partie d'un régiment d'infanterie en Irak victime d'une violente attaque. Ayant survécu à l'altercation, il est érigé en héros, ainsi que plusieurs de ses camarades. Et c'est avec ce statut qu'ils sont rapatriés aux Etats-Unis par l'administration Bush, qui désire les voir parader au pays... avant de retourner au front.
Il y a quelque chose que ne fonctionne pas dans la réalisation d'Ang Lee, quelque chose qui m'a rendu mal à l'aise à la vision du film et, pourtant, en même temps, cette critique sur la société américaine est particulièrement pertinente et intéressante qu'elle en deviendrait un film scolaire.
Ang Lee critique la guerre en Irak grâce au personnage interprété par Kristen Stewart. Le réalisateur nous confronte aussi avec les travers des sociétés occidentales et à cette instrumentalisation de la guerre. Les soldats héros sont gérés comme de la marchandise, c'est une image que l'on montre pour justifier les bombardements, les attaques, les morts. La scène avec Beyoncé à la mi-temps du match de Thanksgiving des Cowboys de Dallas contre les Bears de Chicago est magistrale. Cette scène est d'ailleurs le point de départ du roman éponyme de Ben Fountain (2012) dont est adapté le film. Ang Lee compare la violence du show avec la violence vécue par les soldats sur le front irakien.
C'est avec plaisir que l'on retrouve Steve Martin que l'on n'avait plus vu au cinéma depuis 2011 dans Drôles d'oiseaux. Vin Diesel y interprète le rôle Shroom, un rôle important et plutôt sérieux, un registre dans lequel on a peu l'occasion de voir l'acteur. Le héros du film, Billy Lynn (personnage fictif imaginé par l'auteur du roman) est un parfait inconnu : Joe Alwyn était un étudiant en théâtre. On le retrouvera prochainement au côté de Charlotte Rampling dans le film The Sense of an Ending de Rites Batra.
Le réalisateur a utilisé une technologie inédite dans l'histoire du cinéma : il a tourné son film à 120 images par seconde en résolution 4K et en 3D.
Sortie du film : 25/01/17 (Belgique) - 01/02/17 (France)