Il y a quelques temps, j'ai rencontré le fondateur d'un club de boxe. Sa clientèle était faite de plusieurs segments. Beaucoup de jeunes femmes. Elles arrêtaient le sport à leur premier enfant. Beaucoup de trentenaires masculins, cadres sup. Et des quinquagénaires pris du démon de midi sportif. A cela s'ajoutait de vrais boxeurs, pauvres, qui devaient se saigner aux quatre veines pour payer leur cotisation. C'est eux qui donnaient sa légitimité au club. Et, enfin, des vedettes du show biz, qui, elles, ne payaient rien ("payer" n'appartiendrait pas au vocabulaire de ce type de personnes), et avaient un comportement, apparemment, infect. (Je n'ai pas compris si elles présentaient un intérêt pour la notoriété du club, ou s'il était impossible de les écarter : elles exerçaient une sorte de droit de cuissage moderne.)
Qu'en déduire ? La boxe, façon d'éliminer le stress d'une vie contre nature ? Le parvenu a besoin de s'encanailler ? De se mesurer au peuple pour lui prouver sa supériorité ?... La boxe telle qu'elle est pratiquée mérite une étude anthropologique.