Une arme de séduction massive, mais ils ne sont pas sans conséquence, en particulier sur les premières articulations concernées, celles des pieds. De nombreuses études pointent les dangers de porter des talons hauts.
Créant l’illusion de longues jambes minces, l’augmentation de la hauteur du talon induit des changements biomécaniques significatifs – réduction de l’amplitude des mouvements de la cheville, mauvaise répartition du poids dans les métatarsiens, augmentation de la pression exercée sur l’avant-pied et diminution du contrôle de l’équilibre.
Pourquoi le port des talons peut être dangereux ?
Quand le pied repose à plat au sol, le poids du corps se répartit entre l’avant-pied, qui supporte 40 % du poids du corps, et l’arrière-pied, qui supporte, lui, 60 % du poids du corps.
Marcher avec des talons déplace le centre de gravité du corps vers l’avant, ce qui est responsable d’une surcharge de l’avant-pied qui peut encaisser jusqu’à 90 % du poids du corps pour des talons de plus de 10 centimètres de hauteur. Pour une hauteur moyenne de 6 centimètres, 75 % du poids repose sur l’avant-pied, qui n’est pas prédisposé à supporter une telle charge.
Impact sur les pieds, genoux et hanches
La conséquence directe est la déformation des orteils, dont la plus célèbre d’entre elles s’appelle l’hallux valgus. L’hallux valgus, communément appelé oignon, est une déformation définitive de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. À terme, cette déformation peut rendre difficile le chaussage et nécessiter une intervention chirurgicale.
Névrome de Morton, qui est dû à une compression d’un nerf entre les métatarsiens situés à l’avant-pied. Ce névrome est lié à une surcharge de l’avant-pied et peut, dans ses formes les plus extrêmes, conduire lui aussi à passer sur la table d’opération.
Marchez avec des talons met les muscles du mollet en position courte, ce qui diminue leur force et augmente le risque d’entorse de la cheville.
Marcher avec des talons provoque un léger fléchissement des genoux, fléchissement susceptible de provoquer des douleurs rotuliennes, les douleurs fémoro-patellaires. Marcher avec des talons hauts est donc vivement déconseillé à celles qui souffrent d’arthrose fémoro-patellaire et dont les douleurs aux genoux apparaissent à la montée et à la descente d’escalier.
La hanche n’est pas en reste, elle se positionne en hyper-extension, position qui sera mal supportée par celles qui sont atteintes d’arthrose de la hanche.
Faut-il donc mettre ses escarpins au placard ?
Pas nécessairement.
L’American Podiatric Medical Association recommande l’utilisation de chaussures qui disposent d’un amorti adéquat à l’avant de la chaussure.
Une hauteur de talon de deux pouces (5 cm) ou moins devrait aider à éviter beaucoup des blessures associées à une pression accrue sur l’avant-pieds et des orteils. Il faut privilégier les talons compensés.
Il serait également utile d’alterner entre différents types de chaussures pendant la journée, afin de réduire les contraintes continues sur une partie du membre inférieur.
Il vaut mieux attendre d’avoir fini sa croissance pour porter des talons hauts. Car pendant cette période l’appareil moteur est très sensible à ces variations et cela peut avoir des conséquences à l’âge adulte.