Pire, je ne peux m'empêcher d'y penser, quand j'y pense.
C'est plus fort que moi mais c'est d'abord à moi que je pense.
À moi en premier, c'est instinctif, c'est distinctif
Moi en premier, c'est un fait primitif
Je suis la première à laquelle arrive tout ce qui arrive
Je veux dire que n'arrive que ce qui m'arrive...
Je ne peux pas faire abstraction de moi...
Il n'y a d'ici que quand je suis ici... pas de là, quand je ne suis pas là
Même quand je m'exprime, c'est moi qui m'exprime en moi.
Quand je change, c'est moi qui change.
On peut me priver de tout, mais pas, me priver de moi
Même carte d'identité, même état de santé, même genre de mentalité.
C'est peut être primaire mais c'est aussi totalitaire
Pour tout moi, le moi, je le crains est prioritaire
Sortilège ou privilège ?
Je n'en sais trop rien
J'hésite entre chute et rédemption... c'est très crispant !
Lâcheté primordiale : pour sauver mon âme je ne me soucie ni de louange ni de blâme.
Pulsion d'auto conservation qui explique le pourquoi du comment de mon fonctionnement.
Ego, égoïsme, égocentrisme, je ne connais pas d'autre prisme ni d'autre empirisme... pour me sentir ou me construire.
Pas besoin de faire saigner pour l'enseigner, c'est dans le sang.
À cent pour cent.
C'est physique mais c'est devenu politique.
D'abord il y a moi, puis toi et enfin lui.
Tiercé dans l'ordre. L'ordre rétabli.
Charité réordonnée qui passe d'abord par moi, et s'il y a des restes, ira jusqu'à toi, et si tout va, finira par l'atteindre lui.
Lui, c'est l'autre.
Le lointain qu'on qualifie de prochain pour qu'il ne se sente pas inutile et incertain.
Quand on dit le français en premier, la fameuse préférence nationale, on ne choque plus personne.
C'est le contraire qui choque aujourd'hui.
On a l'impression de dire ce qui doit être en disant ce qui est.
De réconcilier nature, morale et politique.
Toute autre option est idéologique, dogmatique ou angélique.
Ma bourse à l'assaut des bisounours.
Idéalisme, moralisme, altruisme sont les nouvelles plaies, que les mal avertis nous passent en replay. Pause !
C'est mon avenir qui est en cause.
Si je dis l'Éthiopie aux éthiopiens, ça ne dérange personne.
Pourquoi ça vous dérange de m'entendre dire : la France aux français ?
Mais ce ne serait plus la France, comme dirait l'autre.
La France aux français, la France aux français, et après ?
On a tous le droit de rêver mais non de laisser les autres crever.
Non assistance à personne en danger. Même pour les moins lucides, ça reste un homicide.
Ça y est, je m'emballe pour deux balles. Ne m'en voulez pas...
N'en voulez pas à une récidiviste qui ne peut s'empêcher de remuer le couteau dans la plaie en voyant les choses à l'envers ou en mettant le doigt sur les travers du nationalisme, nationalisme qu'on voudrait déguiser en patriotisme.
Pour le patriote, il y a moi, il y a toi, il y a lui.
Pour le nationaliste, il y a moi, il n'y a que moi et il ne peut y avoir que moi.
Et quand nous serons enfin entre nous, tous les "moi", les plus forts parmi nous écraseront les plus faibles. Lesquels parmi nous ?
Ceux qui auront plus de moyens d'affirmer et de confirmer leur ascendant.
Autant se le dire tout de suite : ce sont toujours les plus forts qui ont la primauté et quand ils ne l'ont pas, ils chercheront toujours à l'avoir. C'est vous dire jusqu'à quel point le moi est un piège.