Les scientifiques ont effectué une série d'expériences sur des souris pour voir quel effet l'éthanol (alcool pur) avait sur leur comportement alimentaire et sur les cellules du cerveau. Ils ont examiné le tissu des cerveaux de souris, pour voir comment certaines cellules du cerveau réagissaient à l'alcool, et ce qui se passait lorsqu'on bloquait les récepteurs de ces cellules. Les souris ont reçu, par injection, l'équivalent, chez l'Homme, d'1 bouteille et demi de vin pendant 3 jours. Les chercheurs ont évalué la quantité de nourriture que les souris absorbaient chaque jour. Des échantillons de tissu cérébral ont également été prélevés. L'étude constate que :
les souris s'alimentent plus quand on leur donne de l'alcool : soit entre 10% et 25% de plus,
Sous l'effet de l'alcool, des pics d'activité électrique apparaissent dans les neurones contenant des récepteurs peptidiques appelés " agouti-related protein " ou AGRP. Or ces cellules AGRP sont des cellules cérébrales spécialisées dans la régulation de l'appétit. En revanche, lorsque les chercheurs bloquent chimiquement ces cellules AGRP, les souris reprennent une alimentation normale, même quand on leur donne de l'alcool.
Un nutriment qui exerce une rétroaction positive sur l'apport énergétique : il reste à valider ces résultats chez l'Homme, cependant le même processus semble plausible dans le cerveau humain. Les chercheurs suggèrent que l'activité associée à l'alcool de ces cellules spécialisées du cerveau est l'étape critique dans la suralimentation induite par l'alcool. C'est aussi un exemple surprenant de nutriment couramment consommé, capable de générer une rétroaction positive sur l'apport énergétique. Enfin, cette étude permet aux médecins de mieux comprendre la surconsommation alcool + alimentation.
January 10 2017 doi:10.1038/ncomms14014 Agrp neuron activity is required for alcohol-induced overeating