On se souvient de l’estime équivoque dans laquelle le général De Gaulle tenait le patronat et les financiers, sa méfiance envers les tentations hégémoniques des USA, sa “certaine idée de la France”. Plus tard VGE, libéral en économie s’était appuyé, dans la foulée de Mai 68, sur les aspirations de la “société civile” tout en faisant entrer le cheval de Troie anglais dans la Communauté européenne. F. Mitterrand, hors l’épisode des nationalisations, s’essayat lors de son premier septennat à une gestion équilibrée entre les aspirations populaires et les besoins de l’économie à un moment où les déficits étaient innombrables, tout en maintenant une politique étrangère largement inspirée par De Gaulle. J. Chirac réussit à maintenir la fiction d’un “gaullisme social” malgré les tentations libérales d’une partie de son électorat et de ses troupes.
Tout cela est terminé. Avec N. Sarkozy, nous assistons à l’alignement inconditionnel sur la politique, pourtant jugée catastrophique y compris par les américains, de GW Bush, sur quasiment tous les grands problèmes internationaux. L’annonce du retour de la France dans l’OTAN en constitue le couronnement à un moment où le besoin de multipolarité n’a jamais été aussi grand.
Finie aussi la recherche d’un équilibre entre aspirations populaires et besoins de l’économie. Avec notre Président, c’est le soutien inconditionnel aux aspirations de ses amis (notamment F. Bouygues auquel il va donner Areva et auquel il obéit pour remonter les profits de TF1, …) et plus largement de ses commanditaires du Medef et de la finance. Fini l’équilibre entre service publics et économie de marché; Europe aidant, il faut donner au privé tout ce qui est susceptible de “faire de l’argent”.
Finie la “certaine idée de la France” avec une Présidence people et la servilité des principaux médias. Notre pays est mis en coupe réglée, la dette augmentée, pour les profits des plus aisés. Ce Président, élu par les plus de 65 ans, a au moins hérité de J. Chirac sa propension au mensonge. En témoignent le “Président du pouvoir d’achat”, le “Plan Marshall des banlieues” et le “Travailler plus pour gagner plus”.Par contre, pas d’austérité pour le gouvernement qui va consacrer 4,3 millions d’€ à “expliquer sa politique” (Le Monde ).
Et ce n’est pas fini. La mise en pièce du droit du travail est tout juste entamée. De même que la démolition de la Sécurité Sociale et de notre système de retraite. On aura du mal à reconnaître notre pays en 2012
L’ignoble est atteint par le sénateur UMP Serge Dassault qui se lâche publiquement, jugeant “«anormal» aujourd’hui que l’Etat aide les chômeurs, «des gens qui ne veulent pas travailler» et suggéré de «réduire carrément les aides»” (Libération). Elle est belle la leçon de ce fils à papa qui ne s’est donné que la peine de naître.
Pendant ce temps là, les centrales syndicales s’éparpillent et multiplient les grèves de 24 h, largement démobilisatrices surtout lorsqu’elles sont à répétition. Quant à la gauche …, à part le petit Besancenot qui monte, qui monte, et espère jouer dans la cour des grands, pas grand chose…
Jusqu’à la nausée…!
Toujours Libé: La réalité des heures supplémentaires et les menaces sur l’audio-visuel public, ce qui m’amène à vous proposer de signer la pétition nationale de l’intersyndicale des journalistes pour garantir “l’indépendance des rédactions, à l’heure où les dérives déontologiques, les rachats de médias et les pressions sur le contenu de l’information se multiplient, remettant en cause le droit de chacun à une information honnête, indépendante et fiable”.