Si même les légendes vivantes ne sont plus à l’abri de l’insécurité, où va le monde ma bonne-dame ? Il y a deux semaines, le Roi Pelé s’est fait détroussé dans sa voiture par une bande de sauvageons alors qu’il se trouvait dans la ville du club de son cœur : Santos. L’information a été rapportée par le magazine Brésilien Veja avant d’être reprise, évidemment, par toutes les agences de presse du monde.
La bande de jeunes a encerclé la voiture dans laquelle le triple champion du monde 1958, 1962 et 1970 avait pris place. Se faisant reconnaître, Pelé pensait certainement couper au dilemme de « la bourse ou la vie » ses agresseurs étant armés de revolvers et de couteaux. Niet, le trésor national s’est fait soulager de sa montre, de sa chaîne en or, de son portable et de son ego.
À 67 ans, le joueur du XXè siècle selon la FIFA en a certainement vu d’autres, mais la proximité de cette agression avec l’affaire des travelos de Ronaldo met en évidence une tendance lourde pour les délinquants à s’octroyer quelques richesses des gloires du ballon rond. Les footballeurs stars d’aujourd’hui ne sont-ils plus considérés comme des demi-dieux comme ils semblaient l’être autrefois au pays du football samba, des nichons refaits et de Copa Cabana. Le chantage à la sex tape de Djibril Cissé pourrait confirmer une tendance devenant lourde.
Individualité contre sport collectif : le culte de la personnalité.
Le football devient-il un sport individuel ? L’on pourrait trouver ici une raison à ce soudain reflux de réalité pour des joueurs déconnectés par leurs professions et leurs trains de vie.
Les échecs du Portugal, des Pays-Bas ou de l’équipe de France à l’Euro 2008 confirment que les sélections d’individualités souffrent au détriment d’(esprits d’) équipes comme la Turquie ou la Russie. Cristiano Ronaldo a montré que tout pétri de talent soit-il, il ne crée l’exploit qu’une fois sur 20, 30 ou 100 et quand ça ne passe pas, il n’a pas cette culture du jeu collectif, ce sens de mettre son talent au service d’un collectif défaillant.