Ce Treignois s'appelle Joseph Droeven et a fait partie de l'expédition du Mercator en 1934 qui a permis d'acheminer en Belgique des moaï ainsi que certaines pièces exposées actuellement au musée du "Malgré-Tout" à Treignes.
Je vous livre in extenso l'article de Maurice Vandeweyer ci-dessous ...
"Quand j'ai su que l'on exposait des objets venus de l'île de Päques, j'ai voulu voir si c'était ceux que j'étais allé cherché avec mes compagnons" >>> Joseph Droeven.
Surprise au Malgré-Tout: un voisin annonce, en visitant l'expo sur l'île de Pâques, qu'il était avec le Mercator en 1934 pour embarquer les pièces exposées !
En 1934, Joseph Droeven n'a pas encore 16 ans quand il embarque comme élève marin sur le Mercator, bateau école de la marine belge. Celui-ci part pour une expédition à l'île de Pâques. Il doit ramener des statues (moaï > invariable au pluriel) et diverses traces des civilisations locales en Belgique. Nous avons rencontré ce voisin du musée du Malgré-Tout, témoin direct de ce qui est évoqué dans l'exposition actuelle consacrée à la civilisation pascuane. Il se souvient, il raconte, il cite et parle de tous les grands hommes qu'il a coisés.
- Vous habitez Treignes depuis quelques années et personne ne savait votre parcours extraordinaire. Là, vous sortez de l'ombre. Pourquoi ?
- Quand j'ai su que l'on exposait des objets venus de l'île de Pâques, j'ai voulu voir si c'était ceux que j'étais allé chercher avec mes compagnons. Même les yeux bandés, rien qu'au toucher, je les reconnaîtrais. Une vraie expédition !
- On imagine que déplacer ces géants (les moaï) n'était pas une sinécure.
- Effectivement ! Mais, après les avoir trainés sur le sol (nous en avons ramené deux et un chapeau), il fallait les transporter sur le bateau avec des barques. Celles-ci n'auraient pas été assez solides. Aussi, les avons-nous attachés avec des cordes et des filins sous les canots. Ceci facilitait le transport. Une statue s'est détachée mais des plongeurs du pays, de fameux nageurs, ont vite réglé le problème !
- D'où vous vient cette vocation de marin ?
- Mon instituteur avait été en Indochine . En 1930, c'était un véritable exploit. Les jours de pluie, il faisait rêver les enfants que nous étions. Quand il nous a demandé, comme c'était la coutume à l'époque, ce que nous voulions faire plus tard, je lui ai répondu que je voulais aller en Chine. La marine était une des solutions. Puis, c'est devenu une passion. Sur trente-deux années de navigation, j'ai passé 20,50 années sur mer. C'est vous dire !
- Facile de devenir marin ?