W.S. Graham – L’éclat tombant (As Brilliance Fell)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

L’éclat tombant je me ceignis de voix.

Mais toujours tous les mots s’épuisent du coeur au dehors
Et moi entravé à ce choix furieux
J’en vins à m’entendre tel un cri opposé.

La nuit signant je fis du faire ma demeure.

Cependant toujours tous les mots s’épuisent et se changent en
Ruines formelles moindres que cette voix
Si serrée en prison dans mon arbre mortel.

En nuit dernière je péris dans les mots.

Et toujours tous les mots font mauvais dessein à la langue
Qui de son pauvre mieux doit chanter la bête qu’elle veille.
Son sang chantant le roi qu’encageait le poème

Me chanta plus que moi-même et fit devant ma maison
Passer celle entière et descendante de la nuit.

*

As brilliance fell I girded me with voice.

But always all words waste from inward out
And I who was fastened to that furious choice
Turned out to hear myself as a contrary shout.

As the night signed I made making my house.

Yet always all words waste and alter into
A formal ruin lesser than that voice
So clenched in prison in my mortal tree.

At final night I perished into words.

And always all words ill-devise the tongue
That at poor best must sing the beast it guards.
As his blood sang the poem-imprisoned king

Sang me more than myself and made the whole
Descended house of night my house excel.

***

W.S. Graham (Greenock, Ecosse 1918–1986)Les Dialogues obscurs /The Dark Dialogues, Poèmes choisis (Black Herald Press, 2013) – Traduit de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel et Blandine Longre