Ryder The Eagle
La soirée débute par Adrien Cassignol, aka Ryder The Eagle et ses faux airs de bad boy : débardeur blanc, tatoos plein les bras et cheveux longs virevoltants. Le regard est ténébreux et habité pour cet e x-batteur de Las Aves. Ryder se meut curieusement sur scène, ses mouvements sont gauches, mais les titres indie-rock proposés sont variés, parfois sensuels, les mélodies accrocheuses, les riffs efficaces et souvent rétro. On pense forcément à Beck, bien que le live soit plus pêchu que les versions studio. Ce n'est pas toujours très juste au niveau de la voix, mais on s'en fout c'est du rock non ?
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Howlin' Jaws
Ça part ensuite sur des chapeaux de roues avec le trio Howlin' Jaws et une salle comble. Retour vers le futur. Ou les fifties plutôt. Guitare vive, contrebasse percutante et batterie pour nous servir. Clairement ces trois-là ont grandi avec Elvis dans les oreilles. Des cheveux gominés, des jeans slims et des déhanchés dignes du King. Des tournoiements de contrebasse, des sourires charmeurs des " waoh " et des bridges à la guitare qui nous font shaker des chevilles. Danny Zuko apparaît dans nos esprits, se déhanchant sur du Chubby Checker, Little Richard, du Bill Haley & His Comets ou du Big Bopper, les hanches qui démangent. " Shake your hips " nous conjure même le chanteur/contrebassiste tandis qu'en continuant à jouer il se hisse sur son instrument tel un équilibriste. Dans les premiers rangs, certains tentent des mouvements de twist, on sourit franchement. Le King aurait été fier.
Whacks
Quand on les voit s'installer sur scène, on sait déjà à quoi s'attendre. Les quatre garçons ont écouté beaucoup de punk et de garage rock, des Sex Pistols aux Clash, en passant par Nirvana, The Hives et les Libertines. Ça crie un peu, il n'y a pas beaucoup de répits ni de respiration dans leur prestation. On peine à comprendre ce qui se raconte, mais on reconnaît que les Parisiens ne sont pas avares en énergie. La salle s'est malheureusement un peu vidée. On a quand même l'impression de se retrouver à une fête de lycée, du temps où les Nast et les Plasticines semaient encore la terreur dans le tout Paris.
Rendez-vous
Plein de machines et de claviers envahissent le devant de la scène du FGO Barbara. Une basse et une guitare viennent compléter le quatuor plongé dans le noir, que de vifs faisceaux lumineux viennent éclairement furtivement. Ambiance berlinoise instantanée pour cette new wave maîtrisée. Les voix sont transformées, les mots sont scandés à l'unisson machinalement, et malgré un petit souci technique dès la deuxième chanson, les quatre Parisiens reprennent du poil de la bête, au son de synthés rétro et de boite à rythme dance. Le public est revenu et entre en transe. Rendez-vous était bien au rendez-vous (pardon).
Texte : Emma Shindo | Photos : Sabine Bouchoul