Magazine Culture
J'aime te parler à moi-même
quand m'entendre ne te parle plus
mes doigts tombent en logorrhée
ta peau est sourde
et ma langue ne sert plus qu'à lécher
la brèche dans notre mansuétude.
J'aime
dans la satiété putréfiée
qui jonche les rues spirales
- les jours où l’éboueur des égos erratiques est en grève-
j'aime y humer
le parfum de tes maux bien-pansants
tes maux saignant la joie
tes maux pulsant l'air
dans la touffeur bâilleuse de mon inertie.
J'aime te mésentendre
quand à l'autre bout des veines
le cœur raccroche
et que je t'écoute encore
me parler à toi-même.