40 ans de Plans pour les quartiers

Publié le 18 janvier 2017 par Jean-Pierre Jusselme

Depuis plus de trente ans, les grands ensembles font l'objet de mesures et de plans incessants pour faire face aux problèmes qu'ils génèrent. Avec des résultats souvent assez loin des espérances qu'ils suscitent.

À la fin de la deuxième guerre mondiale, la France connaît un grave problème de logement. La politique des grands ensembles veut pallier cette pénurie. Les HLM (Habitation à loyer modéré) représentent alors un réel progrès matériel par rapport aux bidonvilles. Mais ces " cités-dortoirs " souffrent rapidement du manque d'équipements publics et de commerces. Peu à peu, le logement social apparaît comme un lieu de résidence forcée, et ne vont y vivre durablement que ceux qui ne peuvent pas aller ailleurs.

Un premier " plan banlieue " se met en place en 1977. En 1981, la question des cités fait irruption dans l'actualité avec les émeutes survenues à Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Villeurbanne. Les banlieues vont devenir synonyme de problème social parce qu'elles tendent à être définies comme le réceptacle de la plupart des maux de la société française. Elles symbolisent la concentration des phénomènes de l'exclusion et l'archétype du mal-vivre des grands ensembles. On en vient à définir ces quartiers comme le négatif de la ville.

Les projets, orientations et autres lois pour résoudre le malaise des banlieues n'ont jamais fait défaut. Entre 1982 et 1988 apparaît la procédure nommée Développement social des quartiers (DSQ) : elle vise à améliorer tous le aspects de la vie quotidienne des habitants cumulant des handicaps sociaux, culturels et urbains. De 1988 à 1991, c'est l'institutionnalisation de la politique de la ville. En 1990, un ministre pour la ville, Michel Delebarre, est nommé pour la première fois. De 1989 à 1998, les contrats de ville succèdent aux procédures DSQ. En 1990 est votée une loi d'orientation qui impose aux communes de plus de 20 000 habitants d'avoir au moins 20 % de logements sociaux. 1991 voit la création des Grands projets urbains : programmes de restructuration lourde sur les sites en grandes difficultés. 1995 est marquée par la création des Zones franches urbaines. En 1999, Dominique Voynet donne son nom à la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire qui crée des contrats d'agglomération. La politique de la ville se trouve ainsi désenclavée et portée au niveau intercommunal. C'est aussi la création du conseil de sécurité intérieure qui vise à lutter contre les violences urbaines. Plus récemment, en 2003, est créée l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) sous l'impulsion du ministre délégué à la ville et à la rénovation urbaine.