Microsoft poursuit ses recherches dans l’intelligence artificielle, cette fois-ci à Montréal.
Afin d’accélérer ses efforts pour améliorer des produits comme son assistant personnel Cortana ou son service de traduction lié à sa plateforme Azure, Microsoft a annoncé cette semaine avoir fait l’acquisition de la startup montréalaise Maluuba, spécialisée dans le traitement du langage naturel.
Sans surprise, le montant de la transaction n’a pas été révélé.
«L’expertise de Maluuba en matière d’apprentissage profond (deep learning) et d’apprentissage renforcé pour les systèmes de questions-réponses et de prise de décision nous aidera à faire progresser notre stratégie visant à démocratiser l’intelligence artificielle et de la rendre accessible et indispensable pour tous – les consommateurs, les entreprises et les développeurs», explique Harry Shum, vice-président directeur du groupe de recherche en intelligence artificielle chez Microsoft.
Les ingénieurs et chercheurs de Maluuba, y compris les cofondateurs Sam Pasupalak et Kaheer Suleman, ont ainsi rejoint les rangs des chercheurs de Microsoft. Soulignons que rien concernant un transfert de ces employés vers l’un des laboratoires de l’entreprise à travers le monde n’a été clairement annoncé par les deux parties.
«Nous continuerons de collaborer activement avec les communautés universitaires de Montréal et de partout dans le monde dans leurs efforts inestimables liés au domaine de l’intelligence artificielle.»
La jeune entreprise, qui a pris soin de souligner l’importance du travail accompli avec la communauté montréalaise, laisse entendre qu’un déménagement ne semble pas être au programme.
«À travers le travail effectué par l’Université de Montréal et l’Université McGill, la ville a développé la plus grande concentration académique de l’apprentissage profond dans le monde : on compte désormais environ 150 chercheurs dans les universités de la région», peut-on lire sur le blogue de Maluuba.
«Les communautés académique, entrepreneuriale, et des startups du Canada sont le moteur de grande innovation en matière d’IA, démontrant que le Canada, et plus particulièrement Montréal, peut constituer une alternative convaincante à la Silicon Valley. Par ce nouveau chapitre, nous continuerons de collaborer activement avec les communautés universitaires de Montréal et de partout dans le monde dans leurs efforts inestimables liés au domaine de l’intelligence artificielle.»
D’autant plus que par cette acquisition, Microsoft gagne également un important conseiller du domaine citoyen de la métropole : Yoshua Bengio, fondateur de l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA). Si ce nom vous semble familier, c’est qu’il est également celui qui gérera la bourse de 4,5 millions de dollars CA annoncée par Google en novembre dernier pour faire avancer la recherche en matière de reconnaissance et de modélisation du langage naturel.
«En tant qu’admirateur de l’œuvre de Yoshua à distance, je suis impatient de pouvoir travailler plus étroitement avec lui et de bénéficier de son expertise en matière de systèmes d’apprentissage profonds», admet Shum.
Bien entendu, du côté de Maluuba, on se réjouit tout autant de la possibilité offerte par Microsoft d’exploiter l’étendue de ses ressources et infrastructures.